Koyaanisqatsi
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Koyaanisqatsi

Documentaire de Godfrey Reggio (1983)

Faire une analyse de ce montage d'images reviendrait à dresser un catalogue des différents plans et de ce qui fait leur valeur esthétique. D'autres le feront mieux que moi...


Le film est un montage de plans d'en général plusieurs secondes, montrant toutes sortes d'activités ou d'environnements présents sur Terre. Il y a un effet de clôture : on part d'une fresque (aborigène ?) dans une grotte et on y revient à la fin. Manière d'opposer le temps long et le temps court, accéléré, de notre planète ?


Je pense qu'il faut distinguer ce que devait représenter la vision de ce film à sa sortie de ce qu'il représente maintenant. A l'époque, l'avenir était ouvert, on parlait à peine de réchauffement climatique, internet n'existait pas, on en était aux premiers Macintosh... Ces montages, surmontés de nappes de synthétiseur et de choeurs cryptiques montés à l'envers, ces images passées au ralenti à l'envers, ces time-lapse de nuages, ces hypnotiques images à longue pause de feux de voiture sur les périphériques, ces cadrages atypiques (des personnes mangeant dans un fast-food vues du plafond) devaient être un test de Rorschach ou chacun pouvait chercher ce qui lui plaisait : l'avènement d'une nouvelle humanité New Age, un cul-de-sac productiviste et consumériste, l'apparition d'un nouveau genre filmique.... Après le choix du titre me semble assez révélateur d'une dimension critique.


Aujourd'hui le visionnage d'un tel film est devenu plus éprouvant. Les images accélérées ou ralenties ne nous impressionnent plus, habitués que nous sommes à ces manipulations d'image, et les nappes de synthétiseur vous insèrent une vrille dans le crâne, faisant de l'expérience un test de résistance. Nous regardons d'autres choses : la débauche d'énergie fossile, une forme d'aveuglement, mais aussi d'innocence, un système de production encore très industrialisé en Occident, un point de vue qui oublie quasi totalement l'Asie et l'Afrique.


Ce film est devenu désormais une capsule temporelle, tant par son contenu que par sa forme. L'expérimentation est intéressante et créative, mais me donne quand même parfois l'impression de tourner au procédé. Evidemment, on est tout de même content que des films expérimentaux comme celui-ci existent.

zardoz6704
7
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le 7 déc. 2022

Critique lue 13 fois

zardoz6704

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