Millar, arrête par pitié !!!

Si on n'a jamais rien vu ou lu de Millar, on peut trouver que Kingsman est un bon divertissement. Malgré les clichés, les poncifs, les raccourcis faciles, j'aurai pu monter jusqu'à 6, par un soir de grande bonté.

Mais là faut juste arrêter. Comme disait ma grand-mère en parlant du sexe des hommes : t'en as vu un, tu les as tous vus.

Non, sérieusement.

Alors dans Wanted on a le fils loser d'un Super-Vilain mort qui est contacté par l'organisation de son père, est entraîné, devient badass, botte des culs et gagne à la fin.

Dans Kingsman, attention ! Comme diraient les inconnus c'est différent pas pareil différent !

On a le fils loser d'un agent secret mort qui est contacté par l'organisation de son père, est entraîné, devient badass, botte des culs et gagne à la fin.

Non non je vous jure j'invente rien !!

Sauf que là c'est encore moins plausible, parce que le mec n'a pas de super-pouvoirs, il a un entrainement super rapide (plutôt une sélection en fait) sur quelques jours qui lui suffit à se transcender et à devenir best of the best !

En plus, socialement, il passe de kéké des cités londoniennes à James Bond. C'est même plus de la métamorphose, c'est de la transcendance absolue.

La recette est connue depuis longtemps, de My Fair Lady (citée dans le film) à Karate Kid en passant, pour les connaisseurs, à Remo Williams (que j'affectionne personnellement, même si ça a dû très mal vieillir) et j'en passe. Si le héros peut ainsi être transformé on peut tous l'être, c'est l'accomplissement du fantasme absolu, trop cool. En plus c'est du Millar donc c'est un brin irrévérencieux et ça se voudrait même critique de l'establishment. Supra cool ! Parce que Millar, lui, c'est un rebelle, un vrai, même s'il se dore à côté des parachutés dorés avec les milliards que lui donnent les gogos qui continuent à lire ou regarder ses œuvres (pour le coup je suis content de pas l'avoir payé celui-là !!). Et ça marche, donc il peut continuer à prendre son public pour des cons.

Pourtant il n'y a pas que des défauts dans ce film, sinon j'aurai mis moins de 4 (j'ai hésité). Le second degré pourrait fonctionner, les allusions à JB sont plutôt marrantes, mais tout est un cran trop cliché, trop appuyé, du Vilain fou qui "bleffe" aux dialogues dépourvus de finesse, en passant par un plot ridicule et mal pensé (je développerai en commentaires si nécessaire). Dans les bonnes trouvailles il y a les noms de code des Kingsmen, la garde du corps très originale (digne des méchants de JB mais moins ridicule que, par exemple, un Requin), et quelques autres bribes mais...

Non, pas possible d'y croire. C'est juste trop.

J'ai longtemps admiré Millar, qui a été un des plus grands novateurs de l'industrie des comics. Maintenant il n'écrit plus qu'en pensant aux adaptations ciné, et soyons clair, il ne fait même plus de la merde : il recycle ses propres excréments.

Alors par pitié Mark : ARRETE TES CONNERIES !!

A bon entendeur, adeus.