La cruelle Poppy Adams,qui est à la tête du plus grand cartel mondial de trafic de drogue,entreprend d'éliminer les membres de Kingsman,un service secret anglais.Mais deux agents british ,Eggsy et Merlin,survivent et s'allient au Statesman,leur homologue américain,pour venir à bout du complot ourdi par la méchante.Deux ans après le beau succès de "Kingsman:service secret",la même équipe technique et les mêmes comédiens principaux reviennent aux affaires.C'est donc toujours Matthew Vaughn qui réalise,et il est aussi coscénariste avec encore Jane Goldman,leur script adaptant le comic book "The secret service".Le film démarre en trombe et la mise en scène de Vaughn,d'une folle énergie,fait merveille.Poursuites démentes,combats ultra-violents,humour cynique,décors magiques,gadgets fantastiques,personnages barrés,rebondissements imaginatifs défilent sur l'écran,sublimés par une caméra qui se faufile avec aisance au coeur de l'action et multiplie les angles de vues incroyables et les ralentis saisissants.Ca ressemble à un "James Bond" shooté par un Tarantino sous acide.D'ailleurs les références sont évidentes,entre ces agents britanniques à la fois distingués et très violents,ces gadgets aussi amusants qu'inattendus et ces scènes d'action débridées conjuguant humour noir et atrocités bien dégueus.Plus des allusions à "Kill Bill" comme les stock shots du meurtre à la sortie de l'église,commis par Samuel Jackson,l'acteur fétiche de Quentin,ou le bandeau sur l'oeil d'Harry,qui n'est pas sans rappeler celui que portait Darryl Hanna.L'opposition entre le clacissisme chic anglais et la rudesse décontractée amerlo est concrétisée par les noms des protagonistes,les agents du Kingsman étant baptisés des patronymes des Chevaliers de la Table Ronde alors que les yankees portent des noms de boissons alcoolisées.Certaines séquences atteignent des sommets dans la drôlerie et l'horreur,telles celle du passage d'Eggsy par les égouts,celle de la pose très particulière du traceur ou celle de la fabrication du hamburger.Malheureusement le rythme va progressivement baisser et le scénario s'essouffle à mesure que l'histoire avance.Les scènes fortes se raréfient,le propos devient moraliste et le manque de profondeur des personnages devient à la longue pénalisant.Seuls les rapports entre Eggsy et Tilde,sa princesse de fiancée,parviennent à introduire un peu d'émotion au milieu de ce monde déshumanisé où chacun est réduit à sa fonction scénaristique.Ainsi deux séquences entre les tourtereaux surnagent ,celle où Eggsy rentre à la maison couvert de merde et qu'il demande à sa dulcinée de l'embrasser,ce qu'elle accepte de faire,et celle où l'agent en mission doit pour sauver le monde culbuter une jolie fille.Avant de passer à l'action il téléphone à Tilde pour la prévenir de ce qu'il est contraint d'accomplir en s'excusant de cette infidélité non voulue.Un scrupule que n'aurait jamais eu James Bond!Un beau casting a été formé mais les acteurs,handicapés par des rôles caricaturaux,sont sans être mauvais très en-dessous de leur niveau habituel,qu'il s'agisse de Colin Firth,Mark Strong,Pedro Pascal,Channing Tatum,Halle Berry,Jeff Bridges ou Bruce Greenwood,alors qu'Elton John s'auto-parodie sans talent et de manière ridicule.Quant au héros,Taron Egerton,la prestance et le charisme lui font trop défaut pour qu'il puisse s'imposer en tête d'affiche.Les satisfactions viennent plutôt des vilains de service,notamment une Julianne Moore absolument délicieuse en criminelle sadique totalement dépourvue de conscience.Les moins connus Edward Holcroft,Hanna Alström ou Poppy Delevingne offrent d'excellents numéros tandis que ce bon vieux Michael Gambon est vite expédié en vétéran des services secrets comme il le sera l'année suivante avec un rôle identique dans "Johnny English contre-attaque".On entend à l'occasion la musique du magnifique "Take me home country road" de John Denver dont Dick Rivers a fait une superbe reprise intitulée "Faire un pont".