Si je dois donner une réelle définition d’un bon remake révolutionnaire, c’est bien à cette production centrée sur le primate géant le plus réputé du cinéma que je choisirais pour le faire. En 1933, je n’étais malheureusement pas né pour connaître la surprise que le public a dû ressentir devant le film réalisé par Merian Caldwell Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack mais j’imagine bien le tableau. La première fois que j’ai dû visionner la version 1933, c’était à l’âge de dix ans et j’avoue avoir été séduit par la technicité visuelle bien maîtrisée. La beauté des décors théâtraux me transportait littéralement dans un autre univers et j'étais bluffé par l'incroyable utilisation et astucieuse d'un grand nombre de techniques de cinéma comme l’animation volumique ou la composition de plan.


en 2005, après avoir terminé avec Le Seigneur des anneaux, le brillant réalisateur Peter Jackson s’empare de cette aventure exotique et étrange, en utilisant la technologie perfectionnée du cinéma de nos jours. On compte 67 années entre la version 1933 et celle de 2005, il fallait sans aucun doute s’attendre à une expérience cinématographique complètement nouvelle, la grosse claque qu’on se prend très rarement dans une salle de cinéma et c’est bien ce qui s’est produit pendant ma séance cinématographique. On connaît tous Peter Jackson et de ce qu'il est capable de faire. Cet incroyable et émérite réalisateur a séduit toute une génération de cinéphiles avec sa fantastique franchise Le Seigneur des anneaux, bourrée de séquences époustouflantes de bataille, truffée d’effets spéciaux extraordinaires et alimentée par un casting tout à fait la hauteur de nos attentes.


Ce metteur en scène était vraiment le gars qu’il fallait pour dépoussiérer un vieux mythe qui avait la tendance de passer peu à peu à la trappe et avec la technologie de pointe de nos jours, il pouvait faire bien plus que des merveilles. Comme on connaît l’expression, on ne change pas une équipe qui gagne et le metteur en scène l’a très bien appliquée en ayant fait appel sa compagnie des effets spéciaux et ayant donné à l’acteur Andy Serkis le rôle vedette de King Kong, tous des artistes ayant collaboré avec le réalisateur dans la mise en œuvre du Seigneur des anneaux. En parlant de l’acteur, ce dernier a séjourné dans le Rwanda pour bien étudier le comportement des gorilles des montages, afin de développer une vraie personnalité du primate géant dans sa façon d’agir et dans ses prises de décisions.


Son interprétation est absolument prodigieuse, on voit un King Kong monstrueux, sauvage et sacrément belliqueux pendant des situations hostiles comme son affrontement époustouflant avec les trois tyrannosaurus. Du côté du casting, on a quelques têtes assez inattendues comme Jack Black, un grand habitué des comédies américaines ou Adrien Brody, souvent vu dans les films de genre dramatique. Ces deux derniers sont bien appliqués dans leurs rôles, ils savent développer une vraie personnalité de leurs protagonistes aventuriers et contribuent à merveille à la bonne réussite de ce projet cinématographique. J’ai également énormément apprécié la présence de l’actrice Naomi Watts, elle a toujours été sérieuse et convaincante dans ce genre de rôle de femme déterminée et courageuse, comme elle l'a fait en tenant le même rôle dans les deux thrillers horrifiques Le Cercle.


Comme toujours, en campant la femme qui rend fou amoureux notre primate géant, elle est toujours la même actrice que j'ai découverte dans la production dérangeante Mulholland Drive, toujours d’une aisance exemplaire dans sa façon d’exprimer profondément ses sentiments. Dans une première partie du film avec le bateau, on a une solide présentation des personnages selon leur personnalité, leur comportement et leur rôle à jouer dans cette expédition hautement risquée. C’est une partie visuelle qui nous donne facilement une idée de l’équipe de baroudeurs qui va bientôt mettre les pieds sur une île mystérieuse et inconnue au bataillon. Cette première partie nous donne aussi un aperçu de la mise en scène habile et intelligente du metteur en scène, accompagnée d’un morceau musical qui dégage une sorte de faux frisson à ne pas prendre à la légère, un peu comme un avertissement à chaque fois que le danger nous guette.


La deuxième partie avec l’île est aussi prenante que la première. Elle est incroyablement bourrée de séquences d’action inimaginables et à couper le souffle, animées par des effets spéciaux de même qualité visuelle que ceux du Seigneur des anneaux. Le décor de l’île est d’une richesse éblouissante en végétation, peuplée par des gros et sales insectes plus ou moins répugnants ou effrayants. J’ai également apprécié les scènes avec les indigènes déshumanisés, c’est fort émotionnellement, c'est une vision cauchemardesque qui fait froid dans le dos.


Suite à ça, on passe à la troisième partie, mettant en évidence un King Kong qui fout le boxon dans les rues de New York et se concluant magnifiquement par la séquence tant attendue du primate géant sur le toit du fameux Empire State Building. Comme pour les deux premières parties, c’est un moment qui est rondement bien filmé, on sent bien que le metteur en scène n’acceptait aucune négligence. Il voulait vraiment à tout prix séduire le public, en mettant en avant les différentes possibilités d’attaques du singe face aux avions et les difficultés de l'animal à ne pas pouvoir attaquer les aéronefs directement. Le travail est quasi le même que celui d’un Seigneur des anneaux, c’est riche en séquences fortes, un véritable pur chef-d'œuvre, un remake capital et exemplaire. 10/10



Rares sont les femmes prêtes à courir de tels risques !


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le 29 juil. 2020

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