Le Retour du Roi (en demi-teinte et pas pour trier les lentilles)

Ce qui est fort avec Kaamelott, c'est cette forte aura d'oeuvre intemporelle qui vieillit plutôt bien. Un peu comme le bon vin. Si on devait comparer Astier à un œnologue, on lui trouverai des similitudes tant le gazier a le sens du goût, de la qualité, des choses bien faites.
Ce premier film ne déroge pas à la règle et fait étalage d'un univers que Sir Astier maîtrise, pour sûr ! Mais cela fait douze ans qu'on attend cette suite et son auteur a bien en tête qu'avec une attente pareille, beaucoup de fans de la première heure risquent de ne pas répondre à l'appel des cors légendaires. Et puis il y a ceux qui découvre. Il faut pouvoir attirer tout le monde et il faut que l'univers plaise s'il veut pouvoir perdurer.
On ne reprochera pas à Astier d'être tombé dans le fan service, loin s'en faut, mais on ne peut pas non plus nier que son auteur nous a offert une gestion un peu bancale de ses personnages. Il est évident qu'il a préféré privilégier les plus emblématiques au détriment d'autres qu'on aurait aimé retrouver plus longuement (Merlin par exemple) ou même d'autres complètement absents qu'on aurait vraiment aimer retrouver (quid du maître d'armes ? D'yvain ?). Et puis il y a ceux qui auraient mérité un plus large traitement. Ne serait-ce que Lancelot, l'antagoniste de l'oeuvre ici relayé à de la simple figuration...c'est bien dommage !
Quand bien même, l'effort est bien présent tout comme l'humour qui renoue avec les premières saisons. On passe vraiment de bons moments même si on relève également une narration un poil hasardeuse parsemée d'ellipses plus ou moins ratées.
Après visionnage de l'oeuvre et malgré un immense plaisir passé en présence de la troupe d'Astier, force est de constater que ce premier effort cinématographique se révèle très imparfait. La faute à une narration un peu floue comme précédemment dit mais également d'un point de vue technique. Notamment une mise en scène peu impliquée qui ramène trop souvent au format de série télé (avec ses gros plans serrés) n'amenant jamais le souffle épique qui lui manque.
On retiendra ceci dit une distribution et un acting bienvenues, notamment via les nouveaux venus (Guillaume Gallienne est vraiment excellent !). Pour ma part, je piaffe d'impatience de découvrir la suite des aventures en espérant que Sir Astier saura tirer des leçons des erreurs commises.