Jamais film aussi attendu et aussi cher (deuxième plus gros budget de l'Histoire du Cinéma quand même) n'aura été aussi raté. Projet précipité devenu trop rapidement chaotique, remanié de partout, charcuté, démoli, Justice League est une œuvre hybride, un cas d'école hallucinant dont on se demande comment il a pu parvenir en salles afin de se renflouer.


Prévu pour sortir seulement un an après le mésestimé Batman v Superman, malmené par une production désireuse en cours de route de rendre le film plus léger, abandonné par son réalisateur pour des raisons familiales, repris dans la volée par le réalisateur des Avengers, reshooté en grande partie, remanié de toutes parts...


On a du mal à ne pas serrer les dents au fur et à mesure que le film s'enfonce. D'un épique dénouement aux deux films précédents tellement dense qu'il est à l'origine prévu pour sortir en deux parties, Justice League ne devient finalement qu'un seul blockbuster au script réduit et au ton ton plus léger. Des 2h30 prévues, on se retrouve avec moins de 2h de bobine où tout s'enchaine très vite, laborieusement, pour n'offrir au final qu'un vulgaire sous-Avengers à peine plus dark, toujours gorgé d'humour malvenu et de séquences d'action tonitruantes.


Les ruptures de ton sont légion tandis que les personnages manquent cruellement d'ampleur (Cyborg est clairement mis de côté en post-prod), faisant avancer le film dans un classicisme déroutant : des gentils s'allient pour combattre un méchant. Toutes les thématiques christiques et humanistes de Snyder sont désormais évincées au profit de l'entertainment, parfois réussi (Steppenwolf en Atlantis, l'affrontement devant le Heroes Park) parfois boursouflé (l'affrontement dans les rues russes noyé dans une colorimétrie criarde).


Ajoutez à cela des retouches numériques hideuses, mettant en avant des reshoots comiques qui se voient comme le nez au milieu de la figure, une musique flemmarde (Danny Elfman reprend tous ses vieux thèmes, de celui de Batman à celui de Hulk qu'il modifie à peine) et des acteurs que l'on sent fatigués de retourner constamment leurs scènes (Ben Affleck a désormais le charisme de George Clooney, c'est dire) et vous obtenez le plus gros ratage de film de super-héros. Dire que la version director's cut de Zack Snyder est attendue comme le messie est un doux euphémisme.

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le 1 avr. 2019

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