
Bienvenue dans le DC Universe, où on tente tellement de concurrencer Marvel qu'on embauche Joss Whedon à l'écriture. Je ne comprends pas ce qu'il a fait, et pourtant c'est très simple : Justice League à un scénario plus raté qu'un Avengers.
Le film commence sur une exposition des personnages qui sont plus fades les uns que les autres. Les nouveaux venus ne sont pas intéressants et possèdent une Origin Story bâclée et clichée au possible. Quant aux anciens, ils semblent avoir perdu toute la construction psychologique établie dans les films précédents (BvS et WW).
Puis apparition du Super Méchant, aka JeVeuxDétruireLeMondeParceQueJeSuisMéchant, qui est servi sur un plateau de cliché garni à l'exposition orale (histoire qu'on comprenne qu'il est vraiment pas commode agrougrouuu). Ainsi Sleppenwolf (?) ne possèdent pas un quart de psychologie. Aucun développement n'est présent, contrairement à la tentative qui avait été faite pour Lex Luthor créant un méchant bien plus profond qu'un simple antagoniste avide de pouvoir.
(Nous pouvons également noté la présence d'une armée inutile d'espèce de monstre au design raté et qui ne soulève pas un seul obstacle aux protagonistes).
Et la suite du film est une incohérence d'enchainement de scène poussées par des choix inutiles et des aberrations scénaristique. Déjà que 80% du ""suspens"" de base est basé sur un McGuffisme vu et revu (trois cubes libérant la puissance totale démoniaque du méchant ATTENTION IL NE DOIT SURTOUT PAS LES RÉCUPÉRER), le scénario ne s'encombre même pas avec des péripéties intéressantes (oups les "super-héros" oublie de surveiller un des cubes qui se fait voler par Super Méchant). Évidemment la dose de fan service est présente, expédiant les personnages secondaires des précédents opus à la louche (où ils serviront uniquement de """développement""" psychologique), et un peu (beaucoup) de clins d'œil discret à l'univers.
Évidemment, histoire de bien finir, Joss Whedon et Chris Terrio nous servent un beau Deus Ex Machina le plus téléphoné possible, détruisant au passage la moindre tentative de construire quelque chose de concret. Rendant certains protagonistes inutiles (coucou Aquaman et Flash), le film s'efforce sur une pseudo menace dont on sait pertinemment comment elle serra détruite.
Puis pour clore le sujet on pose la belle voix d'Amy Adams sur un discours type "Aimer vous les uns les autres et garder espoir", porté par des violons sanglotant prêts à vous faire pleurer.
Enfin une scène post-générique, tellement inattendue que les lumières de la salle sont restées éteintes, qui n'annonce même pas la moindre once du futur du DCU, montrant que la Warner ne sait plus quoi faire de cet Univers.
La réalisation de Zack Snyder et sa patte artistique semblent totalement absentes. Absence totale d'inspiration picturale, à contrario de BvS qui était une explosion visuelle, et une surcouche de fonds verts mal détourés et une sauce de VFX vraiment laids. Snyder se force totalement et cela se voit, où les scènes qui n'ont pas été tournées par lui sont encore plus mauvaise (Joss Whedon qu'as tu fais ?). Il en découle ainsi des scènes d'action mal cutées, bordéliques où le spectateur tente amèrement de suivre les 5 héros, pour finir sur une bataille finale passable. Le reste de la réalisation est pâle et ressemble beaucoup trop à Avengers, portée par un montage narratif au possible avec un rythme complètement inégal.
Je ne parlerai pas de la musique qui est totalement oubliable, reprenant d'une mollesse incroyable les premiers accords des thèmes de Batman ou de Wonder Woman. (S'il vous plaît, rendez moi Hans Zimmer...)
Ainsi la Warner continue dans son idée de rendre le DCU aussi "cool" que le MCU, détruisant la tentative de Snyder de construire un univers sombre radicalement opposé à la concurrence. Les pointes d'humour sont ratées et molles, le film tente de référencer ses précédents et ne parvient pas à développer quelque chose de crédible.
Pour conclure, Justice League n'arrive même pas à être un bon divertissement, là où les Marvels ont au moins la décence d'être correct. Il en ressort un goût amer, où l'on se dit que finalement BvS était quand même bien.