Si la médiocrité était un royaume, Justice League en serait le roi.
(critique avec spoiler)
Le film commençait bien pourtant. De bonnes intentions étaient là, à la fois présentes et cachées dans la pénombre aux côtés du chevalier noir. Une phase d'action entre un Batman déterminé et un insecte volant tout droit sorti du monde des Minimoys débutait le bal.
Cette scène pouvait laisser espérer deux heures de qualité malgré certains défauts comme un enchaînement de plans précipités, illogiques ou une surenchère de ralentis, propre à la patte Snyder, mais cette espérance s'est éteinte au fur et à mesure que l'oeuvre sombrait dans la médiocrité, laissant définitivement les bonnes intentions dans leur coin. À part, dans la foulée de l'introduction, une touchante scène rendant hommage à Superman (principalement rythmée par la douce voix de la Norvégienne Sigrid), la suite fût un naufrage, coulant de plus en plus au fond d'une mer actuelle, c'est-à-dire pleine de déchets.
Vous l'aurez compris, les rares qualités que j'ai pu trouver à ce film ont déjà été mentionnées plus haut. Maintenant, place aux points faibles !
Rien de mieux que de commencer par ces effets-spéciaux jeux-vidégrotesques davantage présents que dans Le Roi Arthur (c'est dire !), qui rendent la fin encore plus odieuse. Avec ce bouclier brisé en cinq secondes et cette structure principale rapidement oubliable, l'action du film s'achève sur une coopération de l'équipe, comme attendu. D'ailleurs, du début à la fin, rien n'est surprenant, si ce n'est bien sûr les idées débiles que personne d'autre n'aurait pu imaginer. Le scénario mêle deux axes ridicules, à savoir la composition de l'équipe (enchaînant des scènes inintéressantes sans liants) et la quête de boîtes, sorties de nulle part, par un antagoniste, sorti de nulle part. Aucune référence à tout cela dans les précédents films (sauf si je me trompe, ce qui est probable étant donné que ces œuvres ont défilé sous mes yeux seulement une seule fois) et, au contraire, des éléments pouvant être utilisés ne voit finalement le jour, ou bien sans mention particulière (comme le rêve de Bruce, ''Loïs is the key'' : c'était donc seulement dans ce but, pour ''réveiller'' Superman ?).
Évoquer la journaliste à ce stade-là de ma critique me permet de passer sans plus attendre aux personnages secondaires. Le background de chacun des principaux met en scène quelques minutes voire secondes des protagonistes inconnus. Pour nous les présenter au plus vite, on a droit à de mauvaises répliques, des combats inutiles, le tout à chaque fois dans des scènes expédiées que même Flash ne pourrait suivre. Quant aux éléments principaux de ce groupe, leur efficacité au combat laisse à désirer. Souvent irréfléchies, certaines situations auraient pu finir d'une autre manière, plus facilement (il en va de même pour Steppenwolf, dont la voix est tout droit sortie d'une file d'attente à Europa Park). Malgré cette diversité de personnages, les scènes de leur groupe paraissent répétitives par la commutativité des pouvoirs entre les différents éléments (cela en fait-il un groupe abélien ?). Ensuite, les acteurs ne sont pas tous au plus haut de leur forme. Pour Ben Affleck, on commence à être habitué, avec ses (in)expressions difficiles à comprendre et à interpréter, mais même Amy Adams et JK Simmons, deux comédiens dont le talent n'est plus à prouver, semblent être en-dehors pour le peu qu'on les ait vus. Par contre, Gal Gadot et Henry Cavill sont encore convaincants dans leur rôle respectif. Enfin, l'interprétation d'Ezra Miller m'a parue plus que pertinente malgré le rôle joué et surtout les répliques lancées.
Le film étant particulièrement abrégé et hâtif, je passerai rapidement sur certains points en n'évoquant guère le père d'une famille russe dont on n'a rien à faire qui va sur sa voiture quand le combat est terminé, ni Superman qui est une menace pendant seulement deux minutes avant de reprendre ses esprits, pas non plus les mauvaises blagues venant ternir l'image des personnages, ou les plans gratuits qui cadrent simplement des abdominaux ou des postérieurs, et surtout pas la (première...) scène durant le générique de fin.