Loi de Murphysaurus Rex

Quelques petits constats en vrac, en essayant de reprendre mes esprits (un peu plus à prévoir d'ici-là) :

• C'est dur de ré-impressionner, parce qu'on est en 2015 et plus en 1993, l'année où le monde n'imaginait pas encore que les images de synthèse allaient provoquer l'extinction des effets plus physiques (ou presque, ils n'ont pas fini de faire parler d'eux en vérité). J'envie Chris Pratt et à peu près tout le monde qui avait plus de 8-9 ans cette année-là n'empêche (1993), ils vivaient un moment historique sans le savoir. En 2015 c'est un blockbuster à peu près comme les autres. Spectaculaire à souhait pour peu qu'on veuille bien s'y immerger, mais plus rien de révolutionnaire, un savoir-faire dans le suspense filmique éventé depuis 22 ans c'est lourd à porter comme héritage quand on veut faire dans la même veine.




• Y avait des éléments de thriller de survie en 93 à côté du zoo numérico-animatronique, encore plus exacerbés dans la jungle encore plus boueuse et pluvieuse et la nuit noire du second film, et puis des phases de dialogues bien pensées et bien portées par le casting dans le premier. Là... c'est plus vraiment le cas. Faut du fun, faut que tout aille vite...




• Quelques bizarreries, du genre la mise en abîme de la production du film lui-même : "les dinosaures fascinent toujours mais plus autant qu'avant", "faut y mettre de l'amour / du coeur et pas que des chiffres sinon on frise la catastrophe" (ce que veulent plus ou moins dire le personnage de Chris Pratt avec ses raptors ou l'autre opérateur avec ses créatures en plastique et son T-shirt), "y a des investisseurs à satisfaire" (eh oui).




• Chris Pratt a dressé ses raptors avec un salut communiste.




• Le parc qui fonctionne, déborde de gadgets pour touristes en tous genres, c'est bien beau tout cela (coucou Monsieur ADN, ça faisait longtemps) mais... on demande un bon vieux Sam Neill ou un Jeff Goldblum consterné / désabusé aussi là... Bon ben, ça sera juste le généticien du premier, vaguement machiavélique, dans deux scènes. Dommage.
  Star Lord peut pas vraiment égaler les deux héros de la trilogie mais il est enthousiaste, ça se voit (et puis bon, le dressage de raptors, ma foi pourquoi pas).




• Le fanservice c'est sympa à petite dose, mais des fois la surenchère... ça peut juste faire friser le diabète. (Pourquoi avoir laissé le hall de l'ancien parc à l'abandon? Les lunettes télescopiques? La jeep? Fanservice. Monsieur ADN? Fanservice. La banderole mythique "When Dinosaurs ruled the Earth" tristement enroulée autour d'un os pour faire une torche? Fanserv... Oh ta gueule...).




• Hollywood aime bien Omar Sy en nouveau Frenchie, mais en rôle d'arrière-plan (un peu moins qu'un second rôle), au moins là il crève pas (encore moins en premier), mais on espère qu'ils l'emploieront mieux que ça à l'avenir... C'est gentil de leur part de le faire parler en français par moments par contre.




• L'opérateur avec le T-shirt Jurassic Park est un meilleur hommage au rôle de feu Richard Attenborough que la pauvre statue cernée par des hologrammes dans le hall, même si il sert à rien sinon à rester dans sa friendzone et faire un câlin à sa collègue de ce fait (une bonne petite gifle à un cliché prévisible néanmoins).




• Je sais pas si c'est dû au fait d'avoir vu le premier une bonne cinquantaine de fois, sans doute que oui, mais les gosses du jour sont juste... oubliables, charisme zéro (et celui à peine pubère ben... il regarde les filles certes, mais ça sert à quoi pour la trame du film? Bonne question). Démarrer une vieille bagnole à eux-seuls c'est plutôt pas mal ceci dit, au fond Tim savait quasiment rien faire dans le premier à part faire le chieur de service et crier.




• Oh mon dieu, encore la dichotomie ultra-stéréotypée de la "working girl mariée à son boulot" vs "celle qu'a des enfants"... Bryce Dallas Howard pleure magnifiquement bien ceci dit, et son rôle éclipse facilement ceux qu'elle avait précédemment dans ce genre de blockbusters ("Spider-Man 3" et "Terminator Renaissance", pour ne pas les nommer).




• J'ai rien contre un monstre inventé de toute pièce là mais, purée... C'est salement cliché de pas arriver à suivre et viser un truc aussi gros avec une mitrailleuse M134 quoi... Et puis cette peau, ces écailles pare-balles, sérieusement... 84 ans après c'est encore et toujours le rhino blindé de Tintin au Congo. Et ils pensent pas non plus à viser les yeux de ce monstre avec leurs fusils, certainement pas.




• Quelques moments plutôt salvateurs dans leur sadisme comme tous ces types se faisant gober, déchiqueter et désentrailler à l'ancienne (sans trop montrer toutefois, le bras de Samuel Lee Jackson dans le premier c'était sans doute trop gore?), le retour de ce bon vieux tyrannosaure dont le rugissement de légende manquait à l'appel (histoire de faire oublier le 3? m'enfin bon, Eye Candy quand même, c'est du duel de titans bien meilleur que n'importe quel nanar).




• Très bonne idée l'aquarium géant avec un mosasaure (il était peut-être pas aussi immense en vrai mais chut). Au moins là aucun orque n'aura souffert sur le tournage.

  
  

  Et la secrétaire-nounou inexistante qui y trouve une bien triste et impressionnante fin.




• Un peu trop de Dinos Ex Machina?

  
  

  Des dinos qui s'allient comme ça, sans problème, sur la fin, quand d'habitude ils se bouffent entre eux par "instinct"?

Fallait bien un pote et une place gratuite pour me motiver, j'aurais eu du mal à y aller autrement.