Non aux OGM !!!

Pas évident de reprendre une saga qui a marqué à ce point une génération. Quand un gros studio décide de ressusciter une licence comme Jurassic Park, ce sera un euphémisme de dire que la moitié de la population attend le film armé jusqu'au dent, près à massacrer sans retenue tous les aspects qu'ils ne jugeraient pas à la hauteur du premier volet. J'en faisais parti et mon scepticisme n'a fait que repousser le jour fatidique qui signera mon visionnage de Jurrasic World.

Je reconnais avoir eu un petit frisson en entendant le thème principal et en découvrant les quelques plans larges mettant en scène des troupeaux de dinosaures herbivores. Mais à part ça, la magie a presque disparu. C'est peut-être moi qui ait grandi. A moins que ce soit le film qui soit mauvais.

La petite chose qui m'a amusé pendant le visionnage de Jurassic Wolrd, c'est tous ces discours sur ce qu'est devenu le parc, par rapport à son idée de départ. Pendant tout le film les personnages mettent en opposition le parc original, celui du premier volet de Jurassic Park, dont le but était grosso-modo de faire rêver les enfants et ce qu'il est maintenant, à savoir, un Disney World remplie de touristes américains écarlates et de starbucks, dont le but est devenu purement mercantile. Ce qui m'a amusé, c'est que ce constat s'applique aussi bien aux deux parcs, qu'aux deux films.
Par exemple, il y a ce personnage de geek-hipster, fière d’arborer un T-Shirt "Jurassic PARK", critiquant allègrement les décisions de la directions d'avoir fabriqué des dinosaures OGM, plus grand, plus dangereux et "plus cool" dans le seul et unique but de rameuter du monde (car le dinosaures n’impressionnent plus personne). Je ne sais pas si c'est volontaire ou pas, mais j'avais l'impression que ce geek-hipster critiquait le film dans lequel il était et la décision des studios de ressusciter un film (ressusciter un parc) en utilisant des procédés narratifs artificiels dans le seul et unique but de rameuter du monde. Faire du film Jurassic Park quelques chose de plus grand, plus cher, "plus cool".
Autre exemple, toujours avec le geek-hipster critiquant le fait que des sponsors participent aux financement de la création de ces dinosaures OGM en ironisant sur le fait que les dinosaures en question pourrait s'appeler "pepsi-tosaures" (ou un truc du genre). Cinq minutes plus tard, apparaît un gros plan sur le crocodile dundee du film engloutissant goulûment une bouteille de Coca-Cola sortie de nulle part. Même constat avec ces plans de Mercedes filmés comme un reportage d'Auto-Moto.
Bref, on dirait que les auteurs sont conscient du caractères purement mercantile (et donc un peu puant) de leur film. C'est peut être pour cela que la magie n'opère plus.

Le geek-hipster du film l'a très bien dit : les dinosaures OGM, c'est un idée à la con. Il dit même que "ce n'est pas un dinosaure". La bestiole avec son intelligence ultra-poussé et sa capacité à se camoufler tient en effet plus d'un Predator que d'un dinosaure. Mais l'autre idée à la con qu'il n'a pas mentionné c'est ce choix d'humaniser les vélociraptors. l'anthropomorphisme dans les films m'a toujours agacé. Vous savez, ces putains de films avec des petits chiens qui penchent la tête sur le coté d'un air interrogatif, ponctué par un petit gémissement plaintif et parfaitement artificiel ? Ben, là c'est grosso-modo la même chose mais avec des vélociraptor. Donc la taux d'agacement est multiplié par 10 par rapport au petit chien.

Bon après, que le film soit juste un produit de consommation, on s'en doutait un peu. Le film est-il mauvais pour autant ? Pas forcément. Force est de reconnaître, qu'il s'agit d'un divertissement honorable se laissant paisiblement regarder. C'est efficace, et ce Colin Trevorrow maîtrise plutôt bien l'apparition progressive des quelques bestioles iconiques à la saga. Les scènes de tensions sont plutôt bien retranscrite, même si elle reprennent grosso-modo le même découpage que dans le premier volet et l'attaque des bestioles volantes est assez fendart. Seule la fin vire malheureusement vers le port-nawak généralisé.

Jurassic World est-il un mauvais film ? Non. Est-ce que l'on aurait pu s'en passer ? Assurément !