Stahelski et Leitch, lalalalalalala

John Wick est LE mec qu'il ne fallait pas faire chier.


Autrefois un des meilleurs assassins au monde à la solde de la mafia russe, sa retraite s'annonce piteuse: sa femme décède des suites d'une maladie grave, et alors qu'il reçoit, esseulé, un chiot adorable, cadeau posthume de sa défunte épouse pour l'aider à surmonter son chagrin, v’là-t ’y pas que des voyous débarquent chez lui en pleine nuit pour lui piquer sa caisse, le rouer de coups et, surtout, tuer son compagnon canin. Comme par hasard, le meneur du méfait s'avère de surcroît être le fils de son ancien employeur, Viggo Tarasov, baron d'une pègre construite sur les cadavres de ses concurrents éliminés par John, qui a gagné depuis le surnom de "Baba Yaga" ainsi qu'un respect inégalé de la part de ses pairs...


Autant que cela puisse surprendre, le pitch de départ de ce film était ce qui me faisait le plus y croire. D'autant que cela ne démarrait pas si mal, avec un Keanu Reeves plus proche de la réalité que de la fiction (allez donc jeter un coup d'œil à la partie "vie privée" de sa biographie sur Wikipédia, ce mec est certainement l'un des plus malchanceux qu'Hollywood ait jamais accueilli en son sein). De même, comment ne pas être touché au plus profond de son être à la vue de ce petit animal si mignon que même le Croque-Mitaine s'arrêterait en plein milieu d'une nuit de terreur et se pencherait pour le caresser ? Cela va sans dire, l'exécution était plus que correcte dans les premières minutes. Surtout quand on a le très bon réflexe de caster John Leguizamo en receleur de bagnoles loyal et badass.


Et puis patatras, les ennuis commencent.


Déjà il y a ce casting d'une drôlerie assez peu commune: d'un Willem Dafoe pas crédible pour un sou en mentor/tueur à gages à la retraite à un Michael Nyqvist qui semble mortellement se faire chier à payer ses factures, en passant par une Adrianne Palicki dispensable même en prenant en compte sa plastique, un Alfie Allen qui décidément ne fait que des conneries dès qu'on le laisse seul ou encore un Ian McShane qui semblait bien plus à sa place à Westeros (puisqu'on en parle) ; sans oublier Keanu lui-même, qui malgré toute une ribambelle de jolies galipettes à main armée n'est ni plus ni moins que la chantilly à mettre sur ce pot-pourri d'emplois/contre-emplois risible au possible.


A côté de ça on nous vend une histoire de vengeance, de justice, de réparation, loi du talion etc. Je ne sais pas pour vous, mais de mon point de vue une telle histoire fonctionne quand le héros en chie pour atteindre son objectif, pas quand tout le monde le laisse y arriver gentiment – y compris son ennemi qui n'a pas la moindre jugeote ni paire de couilles ! Sérieusement, Viggo sait mieux que personne de quoi John est capable, il SAIT à quel point il est respecté et craint au sein de la pègre, il sait. Pourtant, à AUCUN moment il n'a l'idée de faire exploser sa baraque, d'empoisonner son whisky, d'envoyer un tank lui faire un bisou etc. Non, rien ne lui vient à l'esprit si ce n'est expédier une bandes de figurants se jeter sous ses balles les uns après les autres et confier un contrat sur sa tête à... son ancien mentor. Dites-moi ce que vous voudrez mais jamais je n'ai vu un parrain aussi incapable et empoté.


Doublé d'un père indigne qui livre son propre fils à son ennemi pour sauver ses fesses. Pas étonnant que ce dernier soit une tête à claques immature et irresponsable...


On m'a vendu et survendu ce film comme étant un thriller efficace aux scènes d'action bien rythmées, filmées, etc. mais franchement, ce n'est pas si fou que ça. 1h et quelques à regarder un Keanu inexpressif faire des roulades en boîte de nuit et abattre des dizaines de gugusses censés faire partie de la mafia la plus redoutée au monde avec une facilité lassante, on repassera ! Même la seule idée un tant soit peu originale, cette pègre autarcique installée dans le Beaver Building qui monnaye le moindre de ses services avec des pièces en chocolat a eu vite fait de m'ennuyer, tant elle n'existe qu'au travers de personnages clichés et unidimensionnels: un flic de quartier qui vient passer le bonjour de temps en temps, un réceptionniste d'hôtel ultra propre sur lui, un patron de cabaret sinistre et amical, une barmaid aux infos précieuses, un croque-mort itinérant... qui s'inclinent tous loyalement devant John comme s'il lui était dû. La blague.


Je ne parlerai pas des passages horriblement futiles et procéduriers mais je les cite tout de même, entre la torture de Willem, le "combat" final encore plus décevant que celui de Jack Reacher et toutes les scènes dans l'église et à l'hôtel ; à ce stade j'ai cessé d'y croire depuis longtemps.


John Wick... Ah, l'idée !


De merde.

reastweent
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le 27 sept. 2016

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