Voilà preque 50 ans que Ken Loach domine le cinéma britannique, dénonçant les traumatismes des sociétés occidentales, d’un point de vue historique ou très contemporain. L’un de ses sujets de prédilection étant les troubles que subit depuis des années l’Irlande (on se souvient entre autre du très académique « Le vent se lève). De sa touche personnelle, il donne à la fiction, un réalisme crédible et chacune de ses « histoires », authentiques ou anecdotiques laissent poindre réflexion et émotion. On pourrait lui reprocher d’avoir abandonné la force et la dureté qui le motivait dans les années 80 (« Look and smiles », « Fatherland »…) au profit de récits plus conventionnels et légers (« It’s a free word », « La part des Anges »…). La constante toutefois dans l’œuvre de Loach est l’authenticité et la générosité. « Jimmy’s Hall » ne faillit pas à la règle. De cette histoire tirée des faits réels, le duo Loach/Laverty (11ème collaboration scénaristique) nous sert un film plaisant, au rythme un peu pépère, attachant qui souffre d’un manque de souffle. Toutefois, la belle reconstitution de cette période charnière en Irlande, la fraicheur des acteurs et cette lumière si délicate qui enveloppe ce film nous font passer un beau moment. Rien de bien fondamental, un poil trop sentimental « Jimmy’s hall » se laisse voir.