Personnellement j'ai passé un très bon moment, mais je ne suis pas forcément objectif, car je suis toujours friand du mélange d'intrigues politiques et d'enquête journalistique, à l'instar de la série télé "House of Cards".
D'ailleurs, si l'œuvre de Kevin Macdonald n'atteint pas les sommets du show produit par David Fincher, il s'agit là aussi d'une adaptation d'un format télévisuel britannique : "State of Play", créé par Paul Abbott - qui officie en tant que producteur exécutif sur le film.
L'intrigue confronte deux amis de longue date, l'un évoluant dans la sphère politique (Ben Affleck), l'autre étant journaliste d'investigation (Russell Crowe), à la suite du décès d'une jeune collaboratrice du premier nommé, qui se révèle avoir été également sa maîtresse.
Les deux heures de film se déroulent à un rythme agréable, avec une première heure de mise en place, et une seconde au cours de laquelle les évènement s'accélèrent.
La mini-série originale comprenant 6 épisodes de 52 minutes, l'intrigue a forcément dû être resserrée, au détriment de la construction minutieuse du récit et de certaines subtilités.
On le ressent parfois, mais sans altérer foncièrement le plaisir offert par ce thriller intelligent, qui multiplie les rebondissements et évite la plupart des fautes de goût (sauf la confrontation finale, définitivement hollywoodienne).
On reprochera surtout à "State of Play" de survoler quelque peu certaines thématiques laissées en arrière-plan, et de se montrer finalement peu mordant en terme de critique sociale et politique.
En revanche, la distribution impressionnante constitue l'un des principaux atouts du film.
Même si personne ne nous gratifie d'une prestation inoubliable, on se régale devant ce défilé de stars : outre Crowe et Affleck, on retrouve ainsi Rachel McAdams en blogueuse ambitieuse mais inexpérimentée, Helen Mirren en directrice de rédaction sous pression, Jeff Daniels en politicard gluant, Robin Wright en femme de député (encore!), ou encore Jason Bateman en public relation bisexuel et cocaïné...