"To Be Or Not To Be"... Ou comment le 7ème art atteint son paroxysme

Varsovie, 1939, alors qu'une troupe de théâtre répète sa pièce satirique nommée "Gestapo", la guerre éclate. Les troupes Nazies envahissent la Pologne, et Varsovie est prise en quelques heures. La pièce est alors interrompue sur ordre du Führer lui-même. Le jeune lieutenant Sobinsky est alors envoyé à Londres. De là-bas il tente de faire passer à Maria Tura (dont il est éperdument amoureux) un message, par l'entremise du Professeur Siletzky. Ce-dernier se révèle être un espion nazie, sur le point de remettre des documents important à la Gestapo basée à Varsovie. C'est alors que Maria Tura et sa troupe vont se retrouver confrontés à la Gestapo; ils vont donc élaborer un plan magistral en utilisant leurs costumes de SS et en usant de leurs talents, afin de sauver leurs peaux.

Nous sommes en 1942: Lubitsch à déjà fais ses preuves, intra et extra Hollywood, ayant même créé un style "le Lubitsh touch", lors de sa période muette. Lorsqu'il se met au parlant, il fait du son et des dialogues une composante essentielle de ses films, et sa se sent. Lubitsch, tout comme Chaplin, arrive à aborder des sujets difficiles et parfois même polémiques, tout en laissant paraître une forme de plénitude, qui fais passer le film pour une simple comédie. On à donc The Shop Around The Corner qui aborde le sujet du chômage, Ninotchka qui critique le régime stalinien, et To Be Or Not Be qui lui traite du régime nazie.

Lubitsch, dans ce film, nous montre avec brio son engagement contre l'occupation allemande: Arrivant à mêler avec succès dialogue et jeux de scènes, il sait nous transmettre ses idées et le courant passe à merveille. Chaque personne de cette troupe de théâtre est attachante, a un rôle à jouer, ce rôle demandant des qualités qui sont en sommes leur passion et leur art de vivre. Cela ne fait que nous réjouir de voir à quel point ces gens sont humains et humanisant, opposition parfaite face à l'inhumanisme des occupants.
Le côté vaudeville de ce film, avec le triangle amoureux (Joseph, Maria et Sobinsky), laisse place à des scènes d'un comique fou, apaisantes et brillantes de charme.

To Be Or Not To Be est un ovni, c'est l’apothéose de la carrière de Lubitsch, et ainsi du cinéma.
Antoine_Mestral
10
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le 13 mars 2014

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