Quelques notes lancinantes. C'est la première chose qui reste quand Jeanne se conclut. Si la forme et la mise en scène sont assez similaires, le propos de fond, lui, semble s'être déplacé depuis Jeannette. Exit donc le métal, le rap, l'électro assez comiques du premier film, la musique est bien plus en retrait, cantonnée à quelques scènes et à la voix, sublime, d'un Christophe vieillissant. Tous les éléments repris semblent être détournés, jusqu'au comique, devenant grinçant quand on connaît le destin de Jeanne d'Arc. Ici, Dieu ne vient plus la sauver. Jeanne est seule, face aux hommes, dans une guerre qui la dépasse, et n'a que sa foi pour se défendre. La fragilité du personnage est renforcée par le choix de Lise Leplat-Prudhomme, qui jouait déjà Jeannette enfant deux ans auparavant. On assiste ainsi pendant 2h20 à une lente descente aux enfers où Jeanne, intransigeante, est progressivement abandonnée par tous, toujours portée par le texte toujours sublime de Charles Péguy. Grand film, injustement mal aimé.