"J'ai rencontré le diable" avait tout pour être un grand polar.
Une réalisation soignée, des plans cadrés au millimètre et qui démontre une nouvelle fois que Kim Jee-Woon ne s'est vraiment pas foulé sur "le dernier rempart" et un affrontement entre 2 monstres du cinéma coréen : Lee Byung-Hun et Choi Min-Sik.
Un combat , niveau charisme, largement remporté par Choi Min-Sik qui bouffe littéralement l'écran.

Tueur(s) en série(s), meurtres violents et vengeance inassouvie, l'intrigue est classique mais l'ambiance lourde, poisseuse et glauque.
Ainsi , les réalisateurs coréens ont démontrés depuis quelques années une vraie maîtrise du genre qui a donné de nombreux grands films ( Old Boy, Murder of Memories, the chaser pour ne citer que le gratin).
La vrai originalité de celui-ci venait de l'évolution des personnages : le chasseur allait devenir la proie et le vengeur prenait le risque de devenir un monstre aussi horrible que celui qu'il chassait.

L'idée, plutôt intéressante de cette chasse de tueur en série, est malheureusement noyée par une volonté de trop en faire.
En premier lieux, le ton du film se retrouve le cul entre 2 chaises. Parfois réaliste , sombre et sec alors qu'à d'autres moments, il tombe dans le grotesque ( comme toute la scène dans la maison des tueurs en séries, plus digne d'un film d'horreur de série z que d'un vrai polar).
Ensuite , le film est long, beaucoup trop long.
Il est certain que si le réalisateur avait un peu resserré l'intrigue, quitte à se séparer de certains éléments de son histoire, il l'aurait sans doute rendu plus efficace ( et il aurait pu faire un choix plus distinct sur le bon ton à choisir).
Enfin , la violence.
Personnellement, à chaque fois que j'entend qu'un film coréen est ultra violent , je trouve qu'on en fait un peu trop. Bien sûr qu'ils sont violents mais ils sont destinés à un public mature donc conscient et surtout , le plus souvent , cette violence se met au service d'une ambiance bien particulière.
Dans "J'ai rencontré le diable", le film tombe peu à peu dans la gratuité . Il faut que ça saigne pour que ça saigne et à part écœurer un peu le spectateur, elle ne sert pas vraiment le récit.
Les acteurs sont tellement bons qu'on a pas besoin d'avoir une telle effusion d'hémoglobines pour comprendre leurs folies.

Au final, si "J'ai rencontré le diable" n'est pas un film raté , il n'est pas non plus réussi.
Il est surtout sauvé par sa réalisation, ses acteurs hors normes et quelques scènes qui sortent du lot.
Stephane_Hob_Ga
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de serial killers

Créée

le 23 févr. 2014

Critique lue 514 fois

6 j'aime

2 commentaires

Critique lue 514 fois

6
2

D'autres avis sur J'ai rencontré le diable

J'ai rencontré le diable
Sergent_Pepper
4

Cannibales au low cost

Qui a vu A Bittersweet Life sait à peu près quoi s’attendre avec cette nouvelle livraison de Kim Jee-Woon : vengeance à tous les étages, sur les terres bien balisées sur thriller coréen, formaliste...

le 7 févr. 2016

79 j'aime

12

J'ai rencontré le diable
Truman-
9

La vengeance ultime

Kim Jee-woon considéré comme le "Tarantino" Coréen ( je ne comprend même pas cette expression mais bon c'est écrit sur mon Blu-Ray donc je la reprend ), n’hésite pas ici avec son "Diable" a donner un...

le 11 sept. 2013

68 j'aime

4

J'ai rencontré le diable
Nikki
9

I Am Hell.

J'ai rencontré le diable est la troisième contribution de Kim Jee-woon au 7ème Art que je visionne. Après un Le Dernier Rempart américanisé qui redorait le blason perdu d'Arnold Schwarzenegger puis...

le 23 août 2013

51 j'aime

6

Du même critique

Amarillo - Blacksad, tome 5
Stephane_Hob_Ga
6

Un jaune de l'espoir un peu délavé.

Blacksad fait partie de ces séries qu'on attend avec une impatience plus ou moins importante. Elle s'est démarquée, dès le premier tome, par le dessin de Guarnido , transfuge de Disney qui maîtrise...

le 17 nov. 2013

33 j'aime

8