Cinq minutes.

C'est vraiment les cinq premières minutes du film qui m'ont emballé avec un joli maquillage macabre de cadavre abandonné. Et pourtant...

Et pourtant le film n'ira pas plus loin. Le concept, peu original, ne va jamais plus loin d'où la frustration qu'on pourra ressentir lors de la vision du film jusqu'à la fin...en eau de boudin.

On aura donc suivi pendant une heure trente une chose qui aime se balader à poil et qui n'aura finalement attaquer qu'une fois car évidemment l'héroine échappe à la chose mais le pauvre pote qui la voit se fera prendre, lui, comme un bleu sur un simple "toc toc".

En parlant d'héroine, je crois qu'on voit qu'elle à quasiment chaque plan. Le réalisateur semble masquer un récit qui tourne en rond par de longs et multiples plans sur sa pouline blondinette. On aura droit à des dizaines de plan sur ses pieds, ses mains, bras, bouche, tête...Un ennui pesant. On en vient nous aussi à bailler comme ladite protagonniste au bout d'une heure de film, quand soudain (oh malheur!!) elle aperçoit la chose qui se balade en pyjama moule b.... dans la rue alors qu'on ne doutait pas une seconde qu'on la reverrait car elle passe de temps en temps.

Mais le plus gros défaut c'est surtout les références. Si elles sont toujours sympa d'un point de vue cinéphilique (du moins pour le spectateur avisé), en abusé peut plus faire pâtir le film qu'autre chose. Une fois c'est bien, on a compris, mais montrer et filmer de la même façon que dans Halloween de Carpenter le groupe de jeunes du quartier en automne, la pilule est passée j'ai envie de dire.

Ah non il fallait aussi filmer la chose en gamine qui pisse sans retenue pour nous rappeler Linda Blair dans le film culte de Friedkin et pourquoi pas finir à la piscine avec quasiment la même façon d'appréhender la mise en scène (hors mis le hors champ) que dans la Féline de Tourneur (les vagues qui se reflètent sur les murs etc).
Mais si encore tout ça menait à quelque part, et bah raté, on avance pas, c'est long, on baille, on voit la chose, on la voit plus, elle revient, elle repart, et... et ...générique de fin.

Alors pourquoi 5 ? Bah ça se laisse regarder et c'est plutôt bien filmé (tant que c'est pas de la caméra à l'épaule ça me va), on va pas cracher dans la soupe pour ça déjà, surtout vu le niveau médiocre du cinéma de genre contemporain. Il y a quelques scènes bien faites aussi : au cinéma avec le petit jeu que les deux tourtereaux se font ou encore la façon justement de filmer le paysage avec un côté inquiétant, même si je retiens surtout ce très bon début qui aurait pu aboutir à quelque chose.

Pour conclure : vous prenez beaucoup de Carpenter (banlieue, télé qui diffuse de vieux films SF, paranoia, ados), un peu de L'exorciste (fille qui urine), un peu de Polanski (paranoia), de Tourneur (scène piscine), de Lynch (Blue Velvet), de Kubrick (Shining) et de cinoche pourrie (jumpscare, force invisible qui vous éjecte à 800m) et vous obtenez It Follows, film qui sera sans doute qualifié de chef d'œuvre (car on crie au génie très vite maintenant), mais qui reste au final une œuvre de série B au concept qui n'ira jamais plus loin que son début voulait nous le faire croire et surtout qui laissera nos chef d'œuvres d'antan toujours dormir au Panthéon.
RC88
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mes séances cinoches et Les meilleurs teen movies horrifiques

Créée

le 4 févr. 2015

Critique lue 894 fois

10 j'aime

6 commentaires

RC88

Écrit par

Critique lue 894 fois

10
6

D'autres avis sur It Follows

It Follows
Kogepan
8

Miii ._. (ou : les aventures d'une souris devant un film d'horreur)

Je ne regarde pas beaucoup de films d'horreur. J'ai les bases, j'aime bien occasionnellement me poser devant un bon gros film terrifiant avec une bière, un coussin (très important, le coussin) et mon...

le 11 févr. 2015

134 j'aime

9

It Follows
Velvetman
8

Only monster forgives

Où sommes-nous ? Ce bruit assourdissant, dissonant, qui nous parvient à la vue de ce quartier pavillonnaire tout droit sorti de Blue Velvet ou Donnie Darko. Une jeune adolescente peu vêtue sort de...

le 5 févr. 2015

117 j'aime

8

It Follows
Sergent_Pepper
7

Suivre et survivre

C’est sur un éblouissement propre à séduire le cinéphile peu connaisseur du genre que s’ouvre It Follows : une superbe leçon de mise en scène. Le plan séquence initial, tout en lenteur circulaire,...

le 15 juin 2015

114 j'aime

11

Du même critique

Le Carnaval des âmes
RC88
5

Critique de Le Carnaval des âmes par RC88

Très déçu par ce film qui s'avère insupportablement long et dont l'actrice principale n'a pas vraiment un talent fou pour nous convaincre (et en plus elle apparait quasiment sur tous les plans du...

Par

le 14 oct. 2013

7 j'aime

Une place à prendre
RC88
6

Critique d'Une place à prendre

Je ne m'attendais pas à grand chose de cette production "Hugues-ienne", qui peut se séparer facilement en deux morceaux : la patte des thèmes chèrs à John Hugues pendant une bonne partie du métrage...

Par

le 20 déc. 2017

6 j'aime

1

L'Inhumaine
RC88
7

Critique de L'Inhumaine par RC88

J'avais envie de faire une critique sur ce film qui est passé hier soir (trop tard hélas) sur Arte en version remasterisé et je ne suis pas déçu de l'avoir vu pour deux principales raisons : la...

Par

le 5 mai 2015

6 j'aime