A première vue et si on a une vision étroite des choses, on pourrait croire qu'on est en plein dans le film d'horreur qui dit que le sexe (du moins hors-mariage !!!) c'est pas bien. Ben oui, l'héroïne se retrouve dans une merde pas possible parce qu'elle a baisé. Mais voilà, le truc c'est que le seul moyen de sauver sa peau... ben c'est de baiser... Une ambivalence qui montre bien que le réalisateur David Robert Mitchell n'a aucune envie de nous mettre des œillères, de nous dire quoi penser, etc... Le film peut être interprété de mille et une manières différentes.
On retiendra tout de même le portrait d'un groupe d'adolescents devant passer le passage terrifiant à l'âge adulte dans un monde où ceux qui ont déjà franchi le cap semblent absents, et une pointe de critique sociale tacite quand on voit que le film a été filmé dans des décors urbains vides et sinistres (ceux de Detroit !!!), et non pas rendus vides et sinistres par des présences de zombies ou d'un quelconque surnaturel, mais par la bien très terre-à-terre crise des subprimes.
Décors vides et sinistres ET réalistes évidemment qui nous font que rendre encore plus angoissant ce film d'horreur saveur film indé américain d'aujourd'hui, dans lequel on n'a nullement besoin de tonnes de gore et de litres de sang pour saisir le spectateur du début jusqu'à la fin ; juste un cadre réaliste dans lequel n'importe lequel d'entre nous pourrait vivre et une bonne dose de suggestion ; avec lesquels on a le droit à un joli lot de scènes bien anxiogènes avec une mention toute particulière pour celle de la piscine.
Derniers bons points, l'excellente interprétation de (la très canon !!!) Maika Monroe, qui porte pas mal de l'intérêt apporté par ce film ainsi que des références au cinéma de Carpenter et de Tourneur. Une petite perle du genre, qui en plus d'être angoissant, bénéficie d'une belle profondeur.