Ce film est un pamphlet satyrique sur le système politique américain mais son casting décalé l'empêche de décoller vraiment. L'idée n'est pas mauvaise du tout, mais derrière cette machine il manque quelqu'un comme Sidney Lumet, Oliver Stone ou Alan.J.Pakula... La mise en scène de Jon Stewart aurait mérité d'être plus épurée, plus directe et surtout moins vulgaire. Le jeu politique américain est dément. Cela fait plusieurs dizaines d'années que le cinéma le raconte. Derrière des centaines d'ordinateurs se planquent des consultants en politique obsédés par le travail, la performance et le dieu "Dollars"... le personnage incarné par Steve Carell ne fait pas dans la dentelle et le film qui aurait pu s'approcher de la subtilité de Président d'un jour dérive lentement vers le téléfilm. Bref Gary Zimmer tuerait père et maire (et non pas mère) pour réussir ! Il a une vision globale de la politique, une stratégie unique pour faire gagner son candidat. Les réseaux sociaux, les Gafa n'ont pas de secret pour lui, il sait tout sur tout mais rien de ce qu'il faut savoir. Steve Carell tente tout au long du film de prendre le dessus sur une Rose Byrne insignifiante. Chris Cooper (American Beauty, Truman Capote...) dans le rôle du colonel Jack Hastings est celui qui s'en sort le mieux. Ce petit film avec une fin surprenante mérite quand même le détour car il semble que sans la crise du Covid ce film ne serait jamais sortie en France.