Petit, Iron Man était mon super-héros préféré. D'abord parce que ses pouvoirs ne venaient pas de transformations bizarroïdes et irréversibles. Moi, les piqures d'insectes, les atomes et les radiations, ça me faisait flipper. Le coup de l'armure, ça me bottait bien-bien, d'autant que - Tadaaaaam- ça permettait une plus facile identification. Puis le côté "à la ville" était bien sympa: je préférais m'imaginer en milliardaire entouré de jolies filles qu'en étudiant timide ou en journaliste débile.

Ça, c'était avant.
N'étant pas un de ces glorieux adulescents tendance et cool, j'ai arrêté de lire ces bêtises y a un bon paquet d'années. Du coup, les éventuelles torsion du cou au mythe, moi, et ben… je m'en shampouine les valseuses avec un déboucheur liquide acheté dans une enseigne de hard-discount avant de remettre mon slip en laine de verre tricoté par mamie.

Dans cet océan de stupidité crasse quasi-infini que représente le film d'action américain moyen -aka film d'ados, 80% de la production annuelle depuis près de 20 ans - la franchise Marvel, et j'ai bien conscience de l'énormité de ce que je m'apprête à déclarer, est presque ce qui se fait de mieux dans le genre. Parce que détaché et fun, trouvant un presque équilibre entre l'absence de scénario et l'action utilisant à plein les possibilités des effets spéciaux dernier cris.

Décérébré sans être crétin, fun sans être (trop) lourd, spectaculaire mais référencé. Enfin… pour une partie d'entre eux.
Remarquez, même quand c'est en partie raté (Hulk, Thor) ça sait employer des premiers rôles féminins qui compensent dans l'allégresse (et la bave au bord des lèvres: Jennifer, Liv, Natalie, je vous aime).

Gouinette ? Pas trop.

Si les trois Iron Man ne sont pas forcément les plus réussis de toutes les adaptations Marvel, ils possèdent l'immense avantage de réunir le meilleur casting de tous. Robert Downey Jr. en tête, bien entendu, avec des side-partners du même tonneau (Gwynett et Don) mais aussi et surtout les méchants: Jeff Bridges, Scarlett, Sam Rockwell, Mickey Rourke, et cette fois Ben Kingsley, et même Guy Pearce, pour qui j'ai une petite faiblesse (coupable).

Bon alors, cet opus 3 ?
Le fait que Shane black se soit mis à l'écriture (et à la réalisation, pendant qu'il y était) est éminemment bonnard. L'auteur de Kiss Kiss Bang Bang d'agréable mémoire ou des Arme Fatale introduit ici son esprit décalé qui s'intègre parfaitement dans l'univers Iron Man (même si le résultat se révèle un peu trop fun pour certains).
Le twist concernant le Mandarin ou cette scène que j'adore, quand un garde du corps, devant un justicier sur-armé, jette son arme en hurlant "j'ai jamais aimé bosser ici, et en plus l'ambiance est trop bizarre" illustrent, entre autre, cet humour foutraque auquel je goûte particulièrement.

En gros, je crois pouvoir résumer rapidement votre avis sur ce film si vous ne l'avez pas vu: ayant beaucoup d'espoir et d'attente envers cette franchise, dont vous pensez encore qu'on peut en faire une œuvre sombre et forte à la Batman (le deuxième, hein?), passez votre chemin, vous serez encore une fois déçus.
Pour les autres, si vous avez aimé raisonnablement les deux premiers, vous passerez un bon moment (pendant lesquels vous aurez droit à Gwynett en soutif), si vous avez trouvé les deux premiers sans intérêt, n'insistez pas.

En rentrant chez moi après cette séance à la bonne humeur communicative (Kenshin rit beaucoup et fort dans la salle, en plus, je lui suis grès d'avoir cessé d'essayer d'emporter l'adhésion de la salle à la fin de chaque séance qu'il va voir en applaudissant, même s'il a détesté le film), je me suis rendu compte à quel point j'étais devenu un vieux crouton rassis (doublé d'un mauvais père: je suis allé voir celui-là sans aucun de mes nombreux fistons --faut dire qu'ils ont voulu le voir chacun de leur côté avec leurs potes, les chacaux ! -): jusqu'à il y a quelques années, il y avait toujours en moi une demi-seconde nostalgique (ce qui pouvait prendre des heures enfant ou cinq minutes ado) ou je m'imaginais, le temps d'un éclair, dans la peau d'un super-héros hyper-puissant prêt a balancer la sauce sur un vilain victime-expiatoire tapis dans l'ombre.

J'ai perdu cette demi-seconde.
Mais là, grâce à Shane et Robert, le fun compense la perte. Ce qui me permet de ne garder de l'adolescence que le côté léger sans arrière-pensée.
guyness

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