Vendredi 31 Octobre 2014, date qui restera à jamais gravé dans ma mémoire comme celle ou j’ai vu Interstellar. Jamais je n’aurais vécu une telle expérience, une telle émotion, les larmes aux yeux, boule au ventre, entouré de gens déboussolés, en pleurs, ou tout simplement sans voix …
Christopher Nolan et Matthew McConaughey arrivent sur la scène du Grand Rex.
Ils racontent leur rencontre, leur complicité spontanée, leur attachement familial et l’amour qu'ils portent à leurs enfants, pilier central de la trame de Interstellar.
C’est par cela qu’est introduit la projection du film, qui plus est en 70mm, fait rare pour être signalé (seulement 15 bobines parcourant le monde).
Premiers logos, premières notes du dieu Zimmer, premier plan malickien de Nolan, et première réplique du texan McConaughey, il n’en faut pas plus pour démarrer un voyage visuelle et spirituelle de 169 minutes.
Nolan a parfaitement su allier la réflexion et l’émotion, le scientifique et le dramatique.
Au delà d'un film de science fiction, Interstellar est un cours de physique projeté en IMAX.
On nous explique, on nous expose des théories interstellaires parfaitement maîtrisés.
Certains reprocheront le trop plein d’explications, mais c’est ce qui fait la force de Nolan : traiter un sujet complexe et nous le faire assimiler, tenir la main du spectateur et l’amener à une conclusion magistrale, bien mené, tout simplement hors de portée de notre imagination, au delà de nos attentes les plus folles.
La fin d’Inception vous a frustré ?
La chronologie de Memento vous a malmené ?
La fin de Interstellar va vous subjuguer, votre réflexion mis à l’épreuve pour laisser place à vos interprétations les plus folles.
En complément, on suit la relation compliquée et déchirante entre un père (Matthew McConaughey, juste magistral pour son meilleur role à l’écran), et sa fille (la prometteuse Mackenzie Foy), contrarié de voir son père partir en mission pour sauver le monde, sans connaître la durée, ni l’issue de cette épopée.
Cette relation va vous faire pleurer, espérer, voir même vous troubler lorsque vous découvrirez les péripéties totalement folles que Nolan a réussi à nous dissimuler.
Parlons enfin de la puissance sonore du film, la merveille musicale de Hans Zimmer, qui signe ici son meilleur score depuis le mythique “La ligne rouge”. Un theme intimiste, guidé par un orgue magistral, remplaçant les cordes traditionnelles.
J’en ai encore le souffle coupé, la tête dans les étoiles.