En 2001, Daft Punk propose à son public une nouvelle pépite sonore. L'album Discovery débarque dans les bacs, pop & disco, très éloigné de Homework, leur première mouture. Les fans sont partagés, certains adorent, d'autres crient au massacre... Mais ce qui intrigue, ce sont les clips qui débarquent au compte goutte, suivant chronologiquement l'ordre des pistes... One More Time, Aerodynamic, Digital Love, Harder, Better, Faster, Stronger, Crescendolls... On comprend très vite qu'ils se suivent et font partie d'un tout... D'un film qui ne pointe pas le bout de son nez ! Fichtre !


Il faudra attendre 2003 pour que sorte alors Interstella 5555, signé Leiji Matsumoto (auteur de mangas prolifique, connu avant tout pour Albator), qui habille bel et bien l'album d'un long métrage narrant une fable où un groupe musical d'extraterrestres est enlevé en plein concert, ramené sur Terre pour devenir un groupe adulé : "Crescendolls". Leur kidnappeur nourrit de sombres desseins, usant de la popularité de ses victimes pour parvenir un jour à devenir le maitre de l'univers en cumulant les disques d'or...


Ce serait un peu réducteur de dire que ce film n'est qu'un long clip de Discovery, bricolé par dessus l'album des punks idiots. Si le scénario parait de prime abord simpliste, (un enlèvement, un amour, un méchant très méchant, un sauvetage...) Interstella 5555 peut être légitimement perçu comme une allégorie illustrant la capacité de l'art à être une arme politique et de contrôle envers les masses. Le propos n'a rien de révolutionnaire mais c'est toujours une bonne piqure de rappel.


C'est cependant dans la forme qu'il reste le plus intéressant. Muet par définition, en dehors des paroles des chansons qui se révèlent avoir été écrites pour servir le film, la narration repose avant tout sur les décors fanstamagoriques, les postures des personnages, les regards échangés... Les plans sont très beaux, colorés jusqu'à l'excès, un brin excessifs peut être, mais personnellement je ne boude pas mon plaisir.


Interstella 5555 est un film d'animation qui mérite au moins un visionnage, qu'on apprécie la musique de Daft Punk ou non.

Hypérion
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le 29 nov. 2011

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