Ceci n'est pas une critique, c'est un témoignage.

Ouais, je sais pas, j'en ai tellement entendu tout le temps parler de Lynch que je me suis fabriqué une espèce de carapace qui fait qu'après pas mal d'étude d'art diverses, j'avais réussi à ne jamais voir un film de Lui.

Ça demande des efforts pourtant, faut en sécher des cours.

Et puis j'ai cassé tout ça, parce que faut pas mourir con quand même et que l'italienne qui me dit qu'elle a envie de voir le dernier Lynch elle est sacrément mignonne, alors bon vas-y, go, j'suis un ouf, un artiste, un vrai, maintenant j'aurais vu du Lynch. Enfin.

Et puis c'est le vide. Je sais que je l'ai vu hein, mais le seul souvenir que j'en ai, c'est un sentiment diffus d'avoir été dans une salle noire et on me projetait du son et des images dans la gueule.. Ça a duré, je sais pas, trois ou quatre jours au moins.. non? trois heures? à peine? Ah.. si vous le dites..

Je respecte le gars hein, fortiche, je veux dire, sortir ce genre de film à l'UGC, c'est quand même classieux. J'aime bien l'expérimental et là, c'est fait avec une telle assurance (l'UGC bordel!) que c'est pas une expérience, c'est une démonstration, il est sûr de son coup le David; et j'ai apprécié le truc comme un gros discours de mathématique ultra-balèze auquel le pige rien de rien mais auquel je trouve une certaine esthétique. J'imagine que l'incompréhension joue un rôle particulier chez moi

Bref, c'est pas le film que je retiens, je l'ai dit, c'est l'expérience, j'avais jamais vécu ça au cinéma, et c'était peut-être pas plus mal, mais friand de nouvelles sensations, j'ai été servi.

Et au final, ça m'a rendu curieux de voir les autres, il me reste Lost Highway et Mulholland Drive, j'attends l'occasion, j'y vais tranquillement, à mon rythme, mais la carapace s'est brisée, et je mourrais moins con, enfin en tout cas, avec moins de gros trou dans ma culture générale.