Antoine Fuqua n’est pas un bon réalisateur. Voilà, je l’ai dit, je le pense sincèrement et je l’assume. J’ai toujours eu du mal à comprendre l’engouement autour de ses films qui promeuvent souvent des personnages ultra-violents manquant cruellement d’humanité. Bien qu’il s’éloigne un peu de ces thématiques avec Infinite, le réalisateur de La Rage au Ventre, Equalizer et Training Day signe son plus mauvais film, une oeuvre indigeste et incohérente.
Le film débute par une course-poursuite illisible qui peine à dresser les enjeux du métrage. Des enjeux qui manqueront de clarté jusqu’à la fin du métrage. Il y a des méchants et des gentils, le portrait des deux camps se limite à cela. Mark Wahlberg y interprète un Infinite, un être capable de se réincarner tout en conservant les savoirs et maîtrises acquis lors de ses vies antérieurs. Sauf qu’ici, il ne s’en souvient pas car il aurait reçu un coup sur la tête étant plus jeune. OK. Néanmoins, il est le seul à savoir où trouver « l’oeuf », un doomsday device, qu’il a planqué dans une vie antérieure (cf: course poursuite d’introduction) afin que les méchants Infinite ne le trouvent pour amorcer la fin du monde.
Entre deux séquences d’action ou de blabla, on te balance des séquences de coupe assez risibles, notamment des plans d’un jet privé réalisé avec des effets-spéciaux de 1995 où l’avion se meut tel un avion que vous pilotez dans GTA San Andreas. Vous aurez compris, quand ce n’est pas pour délivrer des scènes d’action illisibles, des scènes de dialogues au contenu abyssal, vous avez des plans un peu naze qui ne servent à rien. Je me devais de parler de cette séquence avec l’avion, sorry.
C’est très mal écrit. Les scènes s’enchaînent à vive allure et on ne comprend pas toujours comment les personnages passent d’un point A à un point B. Le personnage principal interprété par Mark Wahlberg est d’un vide abyssal (je sais, deuxième fois que j’utilise cet adjectif) et n’évolue pas de manière constante créant ainsi beaucoup d’incohérence dans son développement. Chiwetel Ejiofor y interprète le grand antagoniste totalement déshumanisé aux intentions nébuleuses si ce n’est trouver l’oeuf pour déclencher la fin du monde. Youpi.
En parlant d’oeuf, sa présentation est presqu’un copier-coller du « All Spark » du premier Transformers. Sauf qu’au lieu de ressembler à un cube, ici, c’est un oeuf, vous voyez le truc ? Habile, non ? Le film pompe également l’illustration de la transformation en poussière quand on meurt tel qu’on le retrouve dans les films du Marvel Cinematic Universe. Par ailleurs, un morceau de course-poursuite dans les bois en plan latéral rappellera étrangement certaines prises de vue de la scène d’introduction d’Avengers: L’Ère d’Ultron. Antoine, on a compris, tu veux que Marvel t’engage pour réaliser un de leurs prochains films. Et bien, crois-moi, c’est raté. Qu’au grand bien nous fasse, Antoine Fuqua ne doit pas réaliser un film du MCU.
Le dernier acte est un succession d’incohérences et de scènes d’action illisibles. Les gentils débarquent en buggy au château du méchant qui ressemble étrangement au manoir des X-Men, tu as un lance roquettes, une baston entre deux nanas digne d’une production Europacorp (faut bien pour les quotas), Mark Walhberg saute dans l’avion qui décolle d’une piste de décollage juste à côté du château,… Bref, c’est du grand n’importe quoi. À cela s’ajoute, une fin avec des plans pris aux 4 coins du monde et la voix-off de Mark Wahlberg qui vous dit que vous pouvez devenir qui vous souhaitez. Ok.
Vous l’aurez compris, Infinite est une oeuvre infecte. Et si je puis me permettre, je suis convaincu que Paramount a voulu le vendre à Netflix et Amazon sur tous les territoires comme ce fut le cas pour d’autres titres récents de la firme à la montagne. Mais le film s’est avéré si mauvais qu’aucun des deux n’en a voulu. Ensuite, les exécutifs de Paramount n’ont pas eu d’autre choix que de le benner sur Paramount + tant son succès en salles aurait été compromis par un mauvais bouche-à-oreille. Au final, le film a même été revendu à Amazon pour une bouchée de pain pour certains territoires européens dont la Belgique. Une merde infinie.