What exactly am I being accused of other than surviving a nuclear explosion?

Indiana Jones et Le Royaume du Crâne de Cristal : ces simples mots font frémir la planète cinéma à eux seuls. Leur évocation fait penser à celles des plus terribles catastrophes de la décennie écoulée ; il y a eu le 11 Septembre, il ya eu Katrina, il y a eu le tsunami d'Asie du Sud-est et il y a eu l'assassinat de la franchise Indiana Jones. Ou comment une des sagas les plus cultes du cinéma, réalisée par un homme acclamé et scénarisée par un mec dont on commençait déjà à douter de l'intégrité mentale –Jar Jar Binks indahouse- bascule du Côté Obscur pour sans doute ne plus jamais revoir la lumière. Et bien comme je suis un peu fou, écervelé, tête brûlée, faut que je vous avoue que j'ai trouvé ce p'tit Indy 4 tout à fait regardable ; alors oui, tous les observateurs, du plus fin au moins fin, crachent dessus, mais je vais vous dire pourquoi c'est pourri, et pourquoi j'aime ça. C'est gratuit c'est cadeau, c'est l'été ça me rend guilleret.

L'action du Crâne de Cristal se situe vingt ans après les événements survenus lors de La Dernière Croisade et une chose est sure, things have changed : Indy a enterré son papa et Marcus, et a mis au monde de magnifiques cheveux blancs ainsi qu'une ribambelle d'adorables petites rides. Il s'est engagé sur le front de l'espionnage et de la Guerre Froide du côté américain, secondé par un brave écossais simplement dénommé Mac, et qui lui sert du Jonesey, et devient victime du maccarthysme. Bref quelques aléas scénaristiques plus tard, impliquant une trahison, un Chia Le Bœuf et un essai nucléaire, Junior est sur les traces d'El Dorado, la mythique cité d'or. Jusque là c'est merveilleux ; le nègre de Lucas avait sorti un truc dans le respect de l'esprit d'origine avec un nouveau contexte, et à part des Péruviens qui se battent comme des ninjas, rien à signaler. Dommage que son boss ait tenu à écrire le reste tout seul comme un grand.

Parce que techniquement il n'y a pas grand-chose qui foire dans le film, en fait ça tient en deux mots : la fin. Enfin ça tient quand même vingt minutes. Non parce qu'au risque de vous gâcher un suspense à couper le souffle, le final, c'est un gros alien qui rentre chez lui en épargnant les Américains parce qu'ils l'ont aidé et en tuant les Russes parce qu'à cette époque, bonhomme, il fallait choisir un camp. Sur le papier ça pue, mais à l'écran c'est pire ; l'envolée finale du vaisseau spatial est sans conteste la scène la plus sale de toute la saga, et pourtant les interventions de Short-Round avaient placé la barre très haute. Alors oui, ok, d'accord, la fin est vautrée, dévastée, noyée dans la boue. Mais à part ça, c'est de l'Indiana Jones dans le texte. Donc loin d'être mauvais.

Les effets visuels sont un peu dégueus et vieilliront probablement mal, mais la mise en scène de Spielberg est au niveau de ses illustre précédentes tentatives ; on retrouve tous les gags et effets de la saga (voyage en avion, serpents, curiosités régionales) et des références endogènes (Marcus statufié, un bout d'Arche de l'Alliance pour les observateurs) et exogènes (des aliens, un Harrison Ford, un bad feeling about this... Hmm, où est-ce que j'ai déjà vu ça...). Les nouveaux méchants ne sont plus nazis mais russes ; bah, tant qu'il y a des uniformes à poutrer, qu'il soit thugs, teutons ou cosaques, tout va bien ; on retrouve à nouveau un trio de méchants scientifique-militaire-électron libre. Le casting tient la route, Ford continue d'être crédible malgré son âge, un peu trop bondissant quand même pour être honnête ; Blanchett est plutôt pas mal à part sa perruque, je croyais que toutes les ukrainiennes étaient blondes alors pourquoi changer !?! Quand au Bœuf, sa présence est tout à fait supportable tant qu'il se tient éloigné des lianes ; d'ailleurs le pauvre s'était crée pleins de « trucs » (moto, couteau, peigne) en espérant devenir le héros d'une nouvelle séries de films... Permets-moi d'en douter. L'humour est toujours là, la relation père-mère-fils étant le principal ressort comique du film, quelques scènes sont hautement sympathiques, comme les chutes d'eau ou l'introduction, et certes, le coup du frigo ou de la course poursuite dans la jungle sans débroussailleuse sont tout ce qu'il y a de plus improbables, mais on s'en fout, c'est du cinéma.

Vous l'aurez compris mais je vous le redis quand même, Indy 4 est le moins bon de la série mais reste tout à fait regardable pendant une heure et demie ; la seule chose que ce film assassine, c'est le statut de sex-symbol de Karen Allen.
Lucas Stagnette

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