(Présence de spoilers !)

Le problème lorsqu'on réalise une suite à une oeuvre (et a fortiori une trilogie) mythique c'est qu'on prend le risque de décevoir les fans. Lucas a dû s'en rendre compte avec sa trilogie-préquelle sur Star Wars mais a pourtant décidé de co-signer le scénario du nouvel Indy réalisé par Spielberg. On peut feindre de se demander pourquoi ces deux grands noms du cinéma se sont lancés dans l’exhumation d'une licence aussi appréciée mais ça n'aurait que peu d'intérêt. La réponse est évidente; l'argent. Une licence aussi populaire qui revient sur le devant de la scène avec son acteur star et qui est portée par deux piliers d'Hollywood ça a de la gueule. Sur le papier parce que dans les faits ça laisse vraiment à désirer.

Pourtant le 1er quart d'heure laisse présager du meilleur. On retrouve H. Ford grisonnant mais toujours aussi impétueux, le méchant (qui ici est une méchante en la personne de Cate Blanchett) nous est immédiatement introduit et d'emblée Indy fait face à la traditionnelle trahison d'un supposé allié. Après un petit "trick" maison estampillé "je suis Indy et j'ai la classe" (le magnétisme qui attire la poudre à munition) s'enchaîne une course poursuite sur le thème intemporel d'Indiana Jones. Frisson garanti. Mieux encore, notre archéologue préféré réchappe même à une explosion nucléaire en se cachant dans un frigo. Alors OK ça fait jaser pas mal de monde mais pour ma part ça ne m'a pas plus interpellé qu'un saut d'un avion avec un bateau pneumatique en guise de parachute. C'est parfaitement dans l'esprit de la série.

Mais voilà, après cette introduction qui dégouline de coolitude on se retrouve face à un Indiana Jones qui dégouline. Tout court. Et là je ne parle pas que d'Harrison Ford qui a vraiment vieilli et qui est indéniablement marqué par les années. D'une manière générale, ce 4e opus pioche dans le cahier des charges de la saga, en extrait les éléments qui en ont fait son succès et les dispatche au petit bonheur la chance. Mais pas de bol, ça ne prend pas. Ce n'est pas naturel et ça sonne faux. Du personnage féminin qui joue à "je t'aime moi non plus" aux courses poursuites un peu longuettes (je les ai toujours trouvées un peu longuette donc ici ça ne change rien) en passant par les inévitables références au serpent et au fouet; tout y est...mais il n'y a rien de neuf. Ah si, Chia le Bof.

Alors OK, le fait que je ne puisse pas saquer Shia Labeouf c'est purement personnel mais même si je passe outre ma profonde aversion pour cet acteur, force est de constater que son personnage de fils d'Indy est caricatural et décevant. C'est une vraie tête à claques. Pire, il essaie de piquer la vedette à son père ! J'imagine que l'introduction d'un rejeton jeune et vigoureux a permis à un Harrison Ford sur lequel le pèse le poids des années de souffler un peu pour les scènes d'action. Mais selon moi c'est une erreur. C'est pas un rejeton sorti d'on ne sait où qu'on veut voir mais bel et bien le seul et véritable Indy. Alors quand Shia joue les tarzans sur fond vert c'est la goutte d'eau qui fait déborder la coupe du Graal. Mon aversion s'est muée en haine. Et c'est viscéral. Dorénavant il n'est plus question pour moi de ne pas l'aimer mais bel et bien de le haïr de tout mon être.

Lorsqu'à la fin du film il ramasse le chapeau d'Indy j'ai failli me Shia dessus. J'ai cru un instant que Lucas et Spielberg avaient trouvé un filon à exploiter en laissant présager une suite avec un Indiana Jones Jr....Heureusement H. Ford récupère son bien et j'ai pu éviter une syncope. Le Royaume du Crâne de Cristal n'est pas la purge immonde à laquelle je m'attendais mais ce n'est pas pour autant un bon Indiana Jones. C'est une suite ratée car motivée exclusivement par l’appât du gain. Un film sans réelle imagination et au final des plus bâclés et expéditifs. Si on fait fi de l'affect' autour d'Indy, c'est un petit film d'aventure qui ne casse pas des briques et qu'on oubliera vite. D'ailleurs, même si(/surtout si) on prend compte le capital sympathie inépuisable qu'on peut avoir pour l'archéologue au fouet, ce film est également à oublier...

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le 12 mars 2014

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MarlBourreau

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