Indepedence Day, premier du nom, tirait son succès d'une recette simplissime mais efficace: des effets spéciaux bluffants pour l'époque, des scènes de destruction aussi apocalyptiques que jouissives, des combats aériens épiques, et des acteurs charismatiques, avec "des gueules". Peu importe que le scénario tienne sur un ticket de métro ou que le film dégouline de patriotisme américain, voir l'Empire State Building se faire pulvériser ou des F/A-18 Super Hornet se bastonner avec des soucoupes volantes bien badass était largement suffisant pour passer un bon moment.


Le problème d'Independence Day Resurgence, c'est qu'il se prend les pieds dans les mêmes défauts que son aîné, en pire, tout en saccageant ce qui faisait l'intérêt du premier.


IDR donne toujours dans l'ethnocentrisme américain bête et méchant: après la guerre de 1996, les Nations du monde entier se sont unies et ont lancé un programme commun de défense planétaire et spatiale, mais contrôlé par la présidente des Etats Unis Of America, parce que faut pas déconner quand même. Notons d'ailleurs que, malgré l'ère de progrès sans précédent apporté par la science extra-terrestre, l'Afrique reste un bled pourri dominé par des dictateurs à béret rouge et machettes.


Les personnages sont un défilé de clichés: outre le dictateur africain susmentionné, nous avons droit au héros hyper compétent mais tête brûlée, à la fille ultra hyper compétente mais qui abandonne sa brillante carrière pour s'occuper de son papa malade, au meilleur pote gentil mais un peu puceau qui finira avec la bombasse de l'histoire, au général chinois très sévère mais tonton gâteau en privé, au comptable juif couard et pinailleur qui fait chier son monde mais qui trouvera en lui la force du vrai guerrier (!), au scientifique "loufoque" dont la seule excentricité est l'amitié crypto-gay avec un autre scientifique, à la psy française parfaitement inutile... Même l'IA extra-terrestre a une voix de téléphone rose, pour bien qu'on comprenne qu'on a affaire à un "gentil" et pas aux méchants.
Bref, impossible de s'attacher à qui que ce soit.


Le scénario atteint des sommets de crétinisme rarement aperçus, même dans ce genre de film. Le "piège" des aliens est d'une stupidité sans nom, tout comme la baston finale contre la Reine:
SPOILERS:
- le "piège" consiste en fait à attirer tous les chasseurs terriens dans le vaisseau alien, pour ensuite les désactiver grâce à une sorte d'impulsion électromagnétique. Sauf que ce qui devait arriver arriva, les pilotes humains s'éjectent, se regroupent et foutent le bordel à l'intérieur dudit vaisseau, intérieur qu'ils n'auraient jamais atteint si les aliens s'étaient contentés de patienter bien au chaud derrière leur super bouclier. Champions!
- comme dans tout bon film de SF monstrueux qui se respecte, la horde extra terrestre est contrôlée par une Reine télépathe. Boss final des aliens, sa mort signifierait la fin de l'invasion et la débâcle des armées ET. ALORS QUELLE MEILLEURE IDEE QUE DE LA FAIRE CHARGER A POIL EN PREMIERE LIGNE! Un peu comme si Hitler avait chargé seul, à dos de mulet, devant ses chars en Russie. A noter également que lors de la mise à mort de la Reine par 2 chasseurs, les centaines de vaisseaux qui l'escortent n'en ont juste rien à foutre.
/SPOILERS


Seul deux points positifs viennent éclairer le tableau: d'abord le visuel d'une façon générale, les vaisseaux extra-terrestres comme les installations militaires sont assez bien réussis (à l'exception notable des chasseurs terriens, le film troquant ses F18 suants la classe pour des machins lambda tout lisses et fades sortis de n'importe quel jeu en ligne gratuit). L'arrivée du vaisseau-mère sur Terre est assez réussie, bien qu'il n'y ait ni la tension ni la folie destructrice du premier volet.
Le deuxième point positif est sa fin: alors certes, voir un si mauvais film se terminer est toujours une bonne chose. Mais, sans spoiler, disons que la fin annonce une suite qui pourra peut-être enfin dépoussiérer la franchise et amorcer une nouvelle direction, forcément moins mauvaise puisqu'elle n'aurait pas à pâlir de la comparaison avec son illustre (lel) aîné.


Mini spoiler de fin: le film se paie même le luxe d'une affiche mensongère, puisqu'un des derniers plans montre la Tour Eiffel dressée dans le soleil couchant.

Serreval
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le 12 août 2016

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