Illo Illo est un film réalisé par Anthony Chen et sorti en 2013. Il relate la vie d'une famille Singapourienne durant la crise asiatique de 1997. Ce film est selon moi, un documentaire et non une fiction, et ce pour plusieurs raisons. Nous allons donc chercher à trouver les aspects de ce film qui m'ont donner l'impression de visionné un documentaire.
Tout d'abord, il n'y a pas d'histoire à proprement parlé, nous suivons la vie d'une famille et de leur domestique pendant la crise asiatique. Voilà la «trame» principale qui est assez simple, certes, mais qui ne contient aucun rebondissement. Pendant 1h39 nous suivons la vie d'une famille et rien de plus,cependant nous assistons avec impuissance à la crise qui touche Singapour. En effet,le film montre clairement et avec talent les conséquences de cette dernière;Je pense notamment aux scènes de licenciement qui créent une compassion chez le spectateur,tout comme la scène du suicide qui nous montre tout simplement les conséquences de cette crise. Hormis cela, le film est vide, on ne sait rien à propos de la mystérieuse domestique (ou alors ce sont des détails qui ne sont pas développés par la suite). Le cahier du jeune Jiale (qui lui sert de carnet de jeux) où il colle toute les grilles de résultat du loto, ne sert à rien sauf à faire gagner le professeur de ce dernier. C'est complètement absurde, son père est au chômage, sa mère n'a pas une situation avantageuse, et il préfère aider son professeur plutôt que sa famille, et ce, en pleine crise,c'est totalement irrationnel. Ensuite, quand Jiale et Teresa montent sur le toit d'où s'est suicidé un inconnu, on peut apercevoir des cicatrices aux poignets de la domestique, ce qui présume qu'elle a fait une tentative de suicide, mais cela n'est en aucun cas développé, c'est une préparation sans paiement. Le spectateur reste donc sur son siège et en pleine interrogation.Puisque cela n'a pas de conséquence sur la suite du «récit»;Pourquoi le réalisateur a t-il mis cet insert sur les poignets de Teresa? Le spectateur reste donc dans l'incertitude la plus complète. Et pour ce qui est de la fin, elle est d'un vide abyssale,Teresa rentre chez elle,et Hwee Leng accouche. Comment s'est terminé cette effroyable crise? Teresa a-t-elle retrouvé son fils? Les parents de Jiale sont-ils dans une situation financière plus avantageuse? Tant de question se bousculent dans la tête du spectateur et restent sans réponse.
C'est le nombre (important) de préparation sans paiements présentes dans ce film et la léthargie du récit qui me font dire que c'est un documentaire et non une fiction. Le seul but (réussi) du film est de nous montrer la crise asiatique de 1997 mais avec une telle platitude au niveau scénaristique qu'on a du mal à le considéré comme une fiction. Un grand vide occupe ce long métrage et c'est bien dommage, car il avait un bon potentiel.