Film sans âme comme le sont la plupart des produits Neftlix (puisque ce sont plus des produits que de vraies œuvres d'artistes qui sont ;le plus souvnet proposés sur la plateforme), I Don't Feel at Home in This World Anymore est un concentré de la charte esthétique et scénaristique qu'impose la plateforme aux films de son catalogue. L'originalité de son ton n'en est donc plus une, sa touche 80's est habituelle, sa vision désespérée et doucement décalée du monde n'a plus rien de surprenant, sa violence est attendue et sonne faux, forcée.
Si le film est divertissant et rafraîchissant (notamment par son héroïne attachante incarnée par Melanie Lynskey), sachant parfois être drôle, il se révèle finalement comme creux, sans réelle proposition artistique, qui derrière ses apparents trash et liberté de ton, ne fait qu'alimenter qu'une vision pudibonde très américaine. I don't feel... est un film qui se voit comme une œuvre des frères Coen (le scénario est un croisement plus qu'explicite entre Burn After Reading et The Big Lebowski, soit le royaume des royal losers pris par la tornade d'événements qui les dépassent), sans jamais avoir une once de leur génie.
Macon Blair, pourtant très bon acteur (notamment dans les excellents films de Jeremy Saulnier), s'enlise et ne parvient pas à faire de son premier film en tant que réalisateur une réussite.
La preuve, s'il en fallait encore une, que seul.e.s les réalisateur.trice.s confirmé.e.s peuvent encore imposer au géant du streaming leur vision artistique, sans que celle-ci soit broyée par sa machine aseptisée.