Nouvelle saga en passe d'obtenir un grand succès financier au cinéma après avoir obtenu un joli succès littéraire, Hunger Games a su trouver son public. Bon généralement les adaptations de sagas littéraires qui plaisent aux djeunz, c'est quand même pas top. Je pense à Harry Potter qui a amorcé une belle chute dès le cinquième opus et la saga Twilight qui a subi une belle chute depuis.. Euh.. Enfin bref, vous avez compris l'idée. Le premier Hunger Games ne m'était pas antipathique sans être bon pour autant. Disons que la réalisation confiée à une personne atteinte de Parkinson et la violence édulcorée m'avaient vite refroidi malgré un ensemble pas trop con. Et mine de rien, j'attendais une amélioration dans ce nouveau volet, plus de profondeur, plus d'audace. Ma naïveté me perdra.



Parce que Hunger Games 2 ne corrige pas le tir et fait même mieux: il reproduit la même trame que son prédécesseur. On commence dans le district, ça gronde un peu, les personnages vont chez les riches, nouveaux jeux et fin. Seulement on maquille ça par un semblant de sentiment de révolte naissante, un complot et on amplifie le triangle amoureux déjà bien merdique à la base. Non mais sincèrement, ils n'ont aucun amour-propre ces mecs? Ils craquent tous deux pour l'autre pétasse qui va faire des bisous à l'un et à l'autre et ça ne les choque pas? Ca ne leur met pas la puce à l'oreille concernant l'embrasement du postérieur de cette demoiselle? (seul vrai embrasement que l'on verra dans le film d'ailleurs)

Voilà juste une mini-illustration du fait que Hunger Games soit passé du divertissement pas top mais pas trop con dans le premier film à un truc peu divertissant et plus con dans le deuxième. Je n'ose imaginer la gueule des suites si ça poursuit dans cette voie. Mais le pire dans tout ça, c'est que ça se veut intelligent. Pourtant au fond il y a de l'idée et l'univers aurait mérité d'être plus approfondi mais surtout, avant toute chose, être plus cohérent.

Là en gros, les méchants sont riches (forcément), exubérants et vraiment très très méchants. Ils soumettent le petit peuple, tuent le petit peuple dès qu'ils lèvent trois doigts au ciel en sifflotant et ils sont tellement pas malins qu'ils passent leurs émissions de télévision en direct histoire que n'importe qui puisse venir dire de vilaines choses concernant le régime. C'est du délire.

Le mérite (si on peut appeler ça comme ça) du premier volet était de ne pas s'attarder sur son univers proche du grotesque. Là ça tente d'approfondir le truc, pour le malheur de ma pauvre mâchoire qui n'a cessé de supporter mes bâillements répétés. Parce que cet univers est CHIANT. C'est une dystopie à la con, caricaturale à souhait et qui utilise d'énormes ficelles pour ses thématiques comme la lutte des classes notamment, avec une dictature de pacotille. Sans rire, j'avais l'impression que le script était écrit par un élève de 3ème qui venait d'apprendre son premier cours sur le totalitarisme. Niveau écriture c'est vraiment du même niveau, c'est assez affligeant de voir que ça se prend archi au sérieux.



En plus, le changement de réalisateur n'a strictement rien apporté. On lâche Gary Ross et son syndrome de Parkinson pour nous foutre Lawrence qui nous sort une mise en scène aussi plate que Jane Birkin. Puis quand ce n'est pas plat, c'est juste moche. Entre les images de synthèse ratées, les gros plans dégueulasses et ce magnifique plan en slow motion à la fin quand Katniss se fait ramasser, c'est juste incroyable de voir autant de mauvais goût assumé dans un ensemble désespérement fade.

Le nouveau passage dans l'arène est d'un ridicule. Et dire que je m'attendais à me réveiller enfin après du blabla convenu et inintéressant autour d'un univers pathétique... Aucune tension, une action au mieux moche, au pire illisible. Josh Hutchercrotte qui fait semblant de claquer deux fois, DEUX fois grand dieux, DEUX FOIS. Déjà que ce genre de scène est un cliché sur pellicule, Lawrence nous la claque DEUX PUTAIN DE FOIS! C'est dire à quel point on atteint un point de non cinéma, de schémas vus et archi vus. Avec en prime une musique sans subtilité aucune, putain on est servis.

Parce qu'entre la musique banale et bien pouin pouin lors des scènes d'actions et ces fichus violons lors des scènes tristes (ou plutôt censées être tristes), c'est un carnaval. L'orchestre chouchou du parfait petit tocard hollywoodien est en marche. Que Katniss soit séparé de sa soeur tout le monde s'en fout. Alors on fout des violons pour que le spectateur chiale. Autant foutre direct un panneau "SEQUENCE EMOTIOOOOON", ça ne sert à rien de s'emmerder à payer un compositeur.

Je reviens en vitesse sur cette dystopie puérile qui sert d'univers pour dire que c'est sorti après Snowpiercer qui lui, pour le coup, traitait des mêmes thématiques avec une audace et une subtilité incroyables (et un tout autre niveau de mise en scène). Et ça ne passe pas, j'ai l'impression que ce film a 50 ans de retard. Et même visuellement, les effets craignent. Et dire que ce bidule a coûté 130 millions de dollars. Ils seraient quand même beaucoup mieux dans ma poche. Avec ça ils auraient pu au moins payer des strip-teaseuses pour voir des nichons. Mais non, aucun nichon. Et dire que la seule fois où on aurait pu en voir, l'actrice était filmée de dos. Bah oui, faut pas choquer l'américain de base. Le nichon c'est trop sexuel t'as vu.

Je conclurai cette critique sur un point qui me gêne toujours autant dans ces adaptations de livres pour ados. Quand on a plus de 16 ans, on pense à autre chose qu'à se faire des petits bisous. Que ce soit dans Harry Potter, Twilight et ici Hunger Games c'est encore strictement la même chose. Ce n'est même pas pudique, ça reviendrait à faire l'amour en portant un jean et un pull-over, c'est juste conservateur et cul-cul à en crever. Résultat des courses: un film sans saveur au possible et passablement chiant. Je ne comprends même pas les personnes qui trouvent que cette chose est un bon divertissement. Mais Jennifer Lawrence est vraiment bien roulée ceci dit. Ca sauve le film du naufrage total.
Moorhuhn
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le 27 déc. 2013

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