J'ai longtemps cherché un film ou une œuvre littéraire qui essayait de capturer les raisons pour lesquelles la jeunesse a cette tendance si forte à la décadence et à l’autodestruction. Cette chose dont on ne parle pas mais qui semble animer tant d'entre nous une fois le week-end venu. Et il se trouve que cette oeuvre existait depuis un petit temps, qu'on m'en avait beaucoup parlé et que bizarrement, j'ai attendu assez longtemps pour m'y attaquer. Ici, pas de diabolisation, discours qui finalement ne pousse qu'à une marginalisation encore plus importante de ces générations désillusionnées, mais une tentative de compréhension. Ici, on traite de la dimension presque thérapeutique de ces exutoires du vendredi et du samedi soir où on renforce les liens, remet en perspective, oublie. Ces sorties, ces excès feraient partie d'un processus qui nous emmène de la vie d'enfants et d'adolescents, accompagnée de ses espoirs à la vie adulte et les désillusions rencontrées par ceux qui n'arrivent pas à y donner sens, de par la vacuité de leur métier ou le manque de perspective en général. Cette transition pourrait être comparée à un deuil et tout deuil est accompagné de ses souffrances, dure un certain temps et finit par disparaître tout en laissant ses traces. Un peu comme cette période d'hystérie collective juvénile incarnée par le mouvement des raves dans Human Traffic qui heureusement, comme le deuil, souvent, ne dure qu'un temps.
Un film pertinent, drôle, qui nous pousse à comprendre plutôt qu'à marginaliser. Un film générationnel aussi, parce qu'il donne voie aux raisons d'un malaise à l'heure du matérialisme à outrance et de la perte de sens généralisée.