Hulk
4.6
Hulk

Film de Ang Lee (2003)

Hélas mise dans les mains du pourtant virtuose Ang Lee (Tigre & Dragon), l'adaptation du super-héros torturé Hulk se voit équipée d'un très bon casting inattendu et d'effets visuels époustouflants, véritable fierté des studios ILM. Mais là où on attendait un film épique mettant en scène le géant vert le plus colérique qu'il soit, Ang Lee complexifie son intrigue et le projet se prend les pieds dans le plat. Alternant maladroitement entre passages de parlotte ennuyeuses, flashbacks récurrents et scènes d'action plus ou moins bien menées, le rythme du film devient vite très inégal.


Thriller intéressant présenté comme un mix entre Le Fugitif et "Dr. Jekyll & Mister Hyde", l'intrigue s'alambique inutilement lorsque le père de notre héros (Nick Nolte, fatigué) fait son apparition, devenant petit à petit un Némésis ridicule où les flashbacks d'un horrible passé deviennent des révélations quant à l'identité de Bruce. Longuet et désordonné, le scénario devient vite le problème majeur du film, jouant autant avec les nerfs du spectateur lambda que ceux du fan du comics original, ce dernier étant non respecté sur de nombreux points importants.


Le long-métrage aurait donc être plus compréhensif, plus simple et par conséquent plus palpitant sans cette histoire de pater dégénéré faisant un come-back raté auprès de son rejeton au préalable instable, pourtant campé avec brio par Eric Bana (Chopper, La Chute du Faucon Noir). Quant à la bête-même, elle est bien sûr remarquablement digitalisée mais manque cruellement de présence à l'écran : seulement une demi-heure pour 2h13 de film. De plus, sur ses quatre apparitions, deux sont dans la pénombre, imperceptibles et mal fichues (le combat contre les chiens et le combat final).


Restent la magnifique musique de Danny Elfman et la principale apparition du géant vert à travers une course-poursuite effrénée dans le désert du Nevada, luttant avec hargne contre les tanks et les hélicoptères de l'armée, menée par son ennemi juré, le général Ross (excellent Sam Elliott). Sauve également de peu le film du plantage intégral la présence de la magnifique et très convaincante Jennifer Connelly en amour perdu du héros (un thème suffisamment travaillé). Pari risqué et manqué pour Ang Lee, finalement peu à l'aise aux commandes d'un blockbuster américain, Hulk restant la principale déception de l'été 2003.

Créée

le 10 avr. 2019

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