Derrière une réalisation impeccable, caméra toujours bien posée et bougée avec une photographie aux oignons, force est de constater que tout ce qui repose sur le scénario et la narration est à pleurer.
Si le concept méta du film de mettre en scène les idées et les doutes du réalisateur en pleine création pour le film à venir qui se déroule en fait en mode brouillon sous nos yeux, il aurait fallu que le scénario ressemble à autre chose qu'un torchon spontané best-of des notes mises de côté.
Fellini aurait dû apporter un décalage qui prête à sourire, et surtout à réfléchir, mais ce n'est pas le cas. C'est un défilé des artistes à qui il fait faire n'importe quoi sans qu'on en tire véritablement grand-chose autre que le jeu et la plastique. Une valse des pantins sans le moindre rythme.
Au-delà des qualités esthétiques, on retrouve tout de même quelques fulgurances dans les dialogues. Qu'ils soient dans la romance ou la névrose. Cependant étant dispersées entre ci et là dans un univers prometteur mais abominable pour le spectateur que je suis, et sans réelle cohérence, c'est comme mettre de douces épices sur mes blessures de torturé. Comme si on me faisait des bisous pendant qu'on m'arrachait les ongles.
Quand vient enfin l'ironie du discours final, il est déjà trop tard et cela ne suffira jamais à justifier le fait qu'on ait déroulé 2h de scénettes qu'ont ni queue ni tête, comme un bukkake à zéro personne, inspirant l'une des plus grosses tortures du cinéma : l'ennui.
Il aurait fallu que le récit s'adapte pour qu'on puisse en sortir des émotions et de vraies réflexions. L'émotion et la réflexion c'est quand même la base. J'ai connu des rats morts qui s'ennuyaient moins que moi durant la projection. Assumer de faire n'importe quoi ne rend pas le film moins chiant ou plus intelligent.
Mais au moins Fellini a le mérite de nous présenter ̷n̷o̷t̷r̷e̷ ̷A̷n̷o̷u̷k̷ ̷A̷i̷m̷é̷e̷ une fusion de Cécile de France avec Vera de Scooby-Doo.