En dépit d’une originalité de ton et de forme, les monstres tirés du grand bestiaire de la Hammer devenant des caricatures savoureuses – le loup père de famille désabusé, la momie survoltée, la créature de Frankenstein en pièces détachées –, Hotel Transylvania (Genndy Tartakovsky, 2013) pâtit d’un rythme épileptique qui rend ses scènes illisibles et ses enjeux incompréhensibles. À peine avons-nous le temps de poser le regard sur un personnage que le voilà parti, projeté à travers la pièce ou braillant des paroles inaudibles ; le divertissement devient une expérience désagréable de projections lumineuses et colorées au comique lourdingue et à la romance facile. Nous ne nous attachons que peu à ces monstres, balayés du fait de leur nombre important comme un doigt fait défiler les pages internet et les applications sur son téléphone portable. Reste l’idée sympathique qui consiste à renverser l’angle d’attaque pour humaniser ceux qui, d’ordinaire, sont traqués à coups d’ail et de pieux.