Hotel Rwanda par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Paul Rusesabagina est le patron d'un grand hôtel de luxe au Rwanda. Durant le génocide, au-delà des différences, il va sauver un grand nombre de "Tutsis", pourchassés par les "hutus" et délaissés par le monde entier.


Ce film raconte une histoire véridique. Plusieurs nations ont participé à sa réalisation afin, sans doute, de se donner bonne conscience après leur non- intervention et parfois leur responsabilité dans ce conflit. Malgré la gravité du thème, il fut même question de gros sous avec les producteurs américains. Ceux-ci voulaient imposer une star pour tenir le rôle-titre afin d'assurer une rentrée d'argent substantielle. Devant le refus du réalisateur, celui-ci dut produire le film au titre d'indépendant, sans les moyens financiers prévus .


Pour en revenir au film par lui-même, il est certain que Terry George nous livre une oeuvre parfois poignante et dure pour nous décrire ce génocide qui fut loin de faire la une des journaux télévisés et ne fut pas non plus la préoccupation première, loin s'en faut, des "pays riches", ceux-ci se préoccupant uniquement de l'évacuation de leurs ressortissants. Cet aspect du sujet est traité d'une manière un peu simpliste et démagogique mais cette oeuvre a au moins le mérite de l'aborder. Malheureusement, dans la seconde partie du film, tout va déraper. La maladie Hollywoodienne fait son apparition avec au programme un dîner aux chandelles du héros et de son épouse sur le toit de l'hôtel avec au loin des tirs d'artillerie. Puis, que penser de ce final désastreux au cours duquel ont lieu des retrouvailles magiques, des embrassades, des pleurs. Ces séquences sonnent faux dans un tel sujet et le film qui devait être un témoignage accusateur et bouleversant devient alors un mélo et presque une fiction . Il perd alors de sa crédibilité.


En fait, c'est bien d'avoir évoqué ce drame atroce, mais la réalisation n'est pas tout à fait à la hauteur de l'évènement malgré l'excellente interprétation de Don Cheadle. C'est bien dommage car ce sujet sensible méritait un meilleur sort.


( Alain Souchon: " Et si en plus y a personne..." )
http://www.youtube.com/watch?v=JvkMnHXtHzc

Grard-Rocher
7
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Créée

le 8 déc. 2013

Modifiée

le 25 mai 2013

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