Hostiles appartient à la catégorie des westerns crépusculaires, ou le monde ancien s'effondre pour laisser la place à de nouvelles règles. Ici la conquête de l'ouest est achevée, grâce notamment au capitaine Blocker (formidable Christian Bale) qui a dans le sang pacifié l'ouest de ses indiens. Et la société américaine commence à culpabiliser sur les massacres infligés aux peuples indiens. Chargé de ramener un chef indien (wes trudi) bénéficiant d'une grâce présidentielle pour aller mourir sur ses terres natales, Blocker va effectuer sa rédemption, au prix le plus fort. Dans ce film, aux paysages somptueux, l'histoire collective de cette colonne toujours attaquée n'est pas l'essentiel, tout comme le message de paix entre indiens et blancs, assez convenu. Ce qui est original ici, c'est de montrer à quelle point la haine ne peut s’arrêter que par un choix de chacun de cesser le cycle vengeance/représailles. Le film va confronter chaque personnage au pire qu’il puisse concevoir (meurtre, dérive post-traumatique, absurdité des chemins individuels, certains étant récompenses, d’autres pendus pour avoir massacré des indiens, haine raciste)


la scène de rosamund pike ou elle essaye d'enterrer toute sa famille avant de demander de l'aide est émotionnellement lourde et ne peut être portée que par une excellente actrice


La force du film est de refuser que ce chemin vers l’humanisme oublie le tragique de ce voyage, la violence qui rode, la cruauté, celle des indiens, des trappeurs, des propriétaires terriens, qui entre deux scènes magnifiques, servies avec une musique grandiose, font éclater une violence jamais niée. Dépassés par l'époque qui les laisse sur le bas-coté, les survivants ont-ils vraiment une chance de construire un avenir ?

atthegates
9
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le 31 juil. 2018

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atthegates

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