Lorsqu'on est fan de Basket et de Cinéma, on ne peut passer à côté d'He Got Game, meilleur film sur le sujet signé Spike Lee en 1998, surtout lorsqu'on est aussi fan de l'immense Ray Allen, et avec le recul, c'est un plaisir de revoir ce qui a formé une partie de sa légende.


Spike Lee se concentre davantage sur l’histoire d'un père, ses dilemmes, son envie de voir son fils réussir, ainsi que l'amour qu'il a pour lui et son envie de sortir de prison. Le metteur en scène de Jungle Fever place bien le contexte de son œuvre et prend son temps pour en présenter les enjeux et personnages, à l'image du contexte de l'entré en prison du père. De la même manière que pour ce dernier, il met bien en avant les préoccupations du jeune Jesus Shuttlesworth, et la force du film tient en ces deux passionnants personnages et les liens tissés entre eux, allant de la haine à l'amour.


Ils sont attachants et Spike Lee traite bien leurs rapports et évolutions, mettant face à face un fils et son père qui ne l'a plus été depuis la mort de sa mère dont il n'est pas, involontairement, étranger. De plus, les seconds rôles sont intéressants et apportent leurs pierres à l'édifice. Là où l’œuvre prend aussi tout son sens, c'est dans l'atmosphère que le réalisateur de Malcolm X met en place, tour à tour mélancolique, sportive ou encore mélodramatique, mais toujours forte, prenante et immersive.


Il retranscrit bien toute la passion pour le jeu, mais aussi ses dérives, notamment dans le recrutement des facs (le passage avec Rick Fox est génial et révélateur) et des agents, tandis qu'il arrive à insérer quelques touches d'humour qui sont les bienvenues. Il démontre un vrai savoir-faire dans la gestion et construction du récit, sachant se faire efficace et captant avec brio le contexte qu'il met en scène (avec d'ailleurs quelques apparitions d'illustres basketteurs, à l'image du Shaq, Barkley ou encore Jordan). La bande-originale est de qualité, tandis qu'on notera d'impeccables interprétations, avec Denzel Washington et Ray Allen, alors dans sa seconde année NBA, sachant se faire touchant dans cette relation père-fils qui, finalement, se découvre malgré un temps limité.


Spike Lee signe avec He Got Game l'ultime oeuvre sur le Basket-Ball, un film où l'on ressent toute la passion pour ce sport, ainsi que ses dérives, tout en étant teintée de mélancolie et d'émotion et porté par deux remarquables comédiens dont un Ray Allen en Jesus écrivant déjà sa légende.


Et pour le plaisir : https://www.youtube.com/watch?v=tr6XsZVb-ZE

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le 4 juin 2017

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Docteur_Jivago

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