Ron, je t'aimerai à jamais.
Comment parler d'Harry Potter aujourd'hui, avec mon adolescence derrière moi, mes deux collections des livres français/anglais dans ma bibliothèque et mon frère qui relit les Reliques de la Mort en ce moment même juste derrière moi ? Comment critiquer objectivement la fin de la saga de ma génération ? Je me suis toujours targuée d'avoir découvert (grâce à une tante clairvoyante) la saga AVANT qu'elle ne devienne populaire, j'y garde un attachement tout à fait particulier.
Exercice difficile, mais exercice inévitable. Et bien ce cadeau d'adieu, ce coup de grâce qui nous séparera à jamais du petit sorcier, j'ai bien kiffé. J'ai mis 8 et j'assume ! On m'a transformée en gosse !
Outre des raisons commerciales sur lesquelles il faudrait arrêter de taper à bras raccourcis par automatisme de true rebelz, le fait de couper le film en deux parties fut un choix judicieux en terme de narration. Le premier volet prenait son temps et était un tantinet soporifique du fait qu'il traitait d'une partie du livre assez pauvre en action. Là ça explose, ça fouette, y en a partout, bien qu'il y ait des temps morts, mais on traite à peu près tout ce qu'il faut traiter (SAUF l'histoire de Dumbledore, ce qui est assez douloureux).
J'ai trouvé qu'il s'agissait d'une bonne adaptation, avec ses faux pas certes, mais d'une bonne adaptation, en ce sens qu'elle conserve des éléments importants du livre et apporte des changements intéressants - pas toujours judicieux, mais pour moi, la majorité le sont. Là, je vais un tantinet spoiler, mais bon, si vous connaissez l'histoire du livre, vous ne devriez pas trop en souffrir. Si vous ne voulez RIEN savoir de l'histoire du film qui se différencie de celle du livre, passez au paragraphe suivant. Et si vous n'avez pas lu le livre, pourquoi diable venez-vous lire des critiques sur le film ?!
Je prends mon exemple favori, la scène de Ron et Hermione. Dans le livre, on voulait tous (enfin... toutes) (ou presque) (bon, ok, en tout cas MOI je voulais) les voir échanger leur premier baiser, mais du fait du point de vue interne du narrateur (c'est écrit à la troisième personne, certes, mais on ne suit que Harry à quelques exceptions près) et il fallait qu'il soit présent pour qu'on puisse assister à la scène avec lui. Là on n'a pas cette contrainte, donc on a droit à une scène où ils vont tous les deux (donc sans Harry, pour une fois !!) dans la chambre des secrets récupérer un crochet de basilic. J'avais prié que ce soit fait, j'ai parié et j'ai gagné. Et on m'a récompensée par un baiser passionné et humide (ils sont trempés) à faire pâlir de jalousie le baiser final de the Princess Bride. Contente. Très contente. Depuis le temps que j'attendais ça. Sinon, pour le coup de foudre de Neville, j'ai beaucoup ri, c'était mignon, donc j'ai pas râlé. Vu ce qui s'est passé dans les films, ce n'était pas complètement crétin comme idée.
Les moments qui m'ont fait tiquer correspondent au moment où j'ai été déçue dans le livre Genre tous les Serpentard sont virés de la grande salle, genre c'est TOUS des salauds. Pff. Genre Voldemort est vraiment un abruti. Genre CE PUTAIN DE TWIST DE MERDE OU HARRY N'EST PAS MORT.
Genre l'épilo... alors curieusement, l'épilogue, j'ai pas autant vomi mes tripes que ce que je pensais. Entendons-nous, ça reste une scène pourrie, et les acteurs supposés plus vieux ont l'air toujours aussi jeunes (il ne suffit pas de changer de coupe pour prendre vingt ans... enfin j'espère pas), et j'ai du me retenir de littéralement exploser de rire lorsqu'il a prononcé 'Albus Severus'. C'est... c'est une chose de le voir écrit... mais dit à haute voix...
Il y a une dose de passages niaiseux assez douloureux... j'en profite pour dire que quand on voit à l'écran un personnage dire "je serai toujours là dans ton coeur", ça donne plus envie de vomir qu'autre chose. Pitié, il faut que vous le compreniez, ça fait des années entières qu'on nous sert cette réplique et on n'en peut plus. Remplacez le "Je vous rejoindrai quand il gèlera en enfer" par "Harry a toujours été dans nos coeurs", et vous allez obtenir une sacrée dose de vomissements, pardon my French.
En plus j'aime pas Harry. J'ai toujours aimé Ron. Ron est l'homme de ma vie.
Tiens, j'ai oublié de parler des acteurs. Pas de grand changement, ceux qui se sont débrouillés jusqu'ici continuent sur leur lancée (Rupert Grint I love you) et les mauvais continuent de couler (Helena Bonham Carter continue à cabotiner comme une folle). Emma Watson est supportable. A noter.
Pour ce qui est de la 3D, c'est certes joli, mais ce n'est pas indispensable, et ces saloperies de lunettes m'ont assombri tout le film.
Bon, maintenant, si vous le voulez bien, je vais retourner à mes activités d'âme en peine qui a perdu sa raison de vivre parce que la saga Harry Potter est finie.
Fi-nie.
Terminée. A jamais.
Merci, Mme Rowling, même si votre fin est pourrie, vous avez bercé mon adolescence.
Mr. Yates, je ne vous remercie pas, vous avez quand même commis l'adapation du 6ème volet. Mais bon, celui-là était chouette. Donc bravo.
EDIT : Ah, et dernier point : CA Y EST. On va pouvoir se faire des marathons de huit films de Harry Potter.
Quoique si on zappe le 6, ça m'arrangerait.
