"Que sert à l’homme de gagner l’univers, s’il vient à perdre son âme ?"*

Après les événements du dernier volet, Harry (Daniel Radcliffe) et ses amis doivent revenir à Poudlard, afin de détruire les derniers horcruxes, qui semblent s’y trouver. Mais face à la perte (littérale) de son âme, Voldemort (Ralph Fiennes) se prépare à détruire le lycée... Le jour de la grande offensive approche, mais Poudlard ne tombera pas sans lutte !


Si David Yates s’était un peu trop retenu sur la première partie des Reliques de la mort, c’était visiblement pour mieux se lâcher dans cette deuxième et dernière partie. On assiste en effet sans conteste au Harry Potter le plus épique, grâce à la bataille de Poudlard, qui nous offre un des pics les plus grandioses de la saga, l'alliance entre la caméra d'Eduardo Serra, les décors de Stuart Craig et la musique d'Alexandre Desplat trouvant ici une belle alchimie, faisant sans nul doute partie des plus grandes heures de la saga.
Et c'est un moment de cinéma d’autant plus grand et plus complet que cette bataille n’est nullement l’occasion de mettre le scénario en suspens. En effet, l’intrigue continue à avancer à grand pas, même au cœur de la bataille, et les masques tombent, les révélations sont enfin dévoilées, sous les yeux avides autant que surpris du spectateur, qui se délecte de voir un spectacle bien plus anti-manichéen que ne pouvait le sembler cette saga au début, autant qu'il peut se régaler d'immenses prestations d'acteurs, au sommet desquelles bien évidemment celles de Ralph Fiennes et Alan Rickman (ce dernier se voyant doté d'un des personnages les plus intéressants jamais vus sur un écran, dont on regrette quelque peu qu'il ait trop souvent été sacrifié dans les épisodes précédents), tous deux d'une rare intensité.
Il faut bien avouer que ce deuxième épisode d’Harry Potter et les reliques de la mort pourrait pêcher par une légère naïveté de sentiments (du genre : « les morts vivront toujours dans nos cœurs »: il y a un moment, va falloir arrêter, avec ça...), mais ceux-ci sont suffisamment peu envahissants pour ne pas gâter un spectacle dont la qualité dépasse largement ces légères scories.
En outre, ce dernier volet assume tout-à-fait sa place dans la saga, en rendant hommage aux épisodes précédents par de nombreux éléments qui en proviennent directement (la banque de Gringotts, la chambre des secrets, les araignées, le plan sur le terrain de Quidditch détruit, la Salle sur Demande, etc…), ajoutant beaucoup en cohérence à l’ensemble. Comme en plus, le film se permet d’ouvrir quelques pistes de réflexions en abordant la vraie valeur de l’amitié, du courage ou du sacrifice, on voit mal ce qui pourrait nous permettre de bouder notre plaisir devant ce qui ressemble fort à un film qui, s'il n'apparaît pas nécessairement comme l'épisode le plus complet de la saga (à mon sens, ce titre sera toujours détenu par Harry Potter et la chambre des secrets), apparaît comme une conclusion absolument parfaite en tous points. La preuve, c'est que lorsqu'on en sort, la première chose dont on ait envie, c'est de refaire un tour, en se relançant immédiatement dans le premier épisode !


*Evangile selon S. Matthieu, 16 : 26

Tonto
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le 24 nov. 2016

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Tonto

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