Hardcore
7.2
Hardcore

Film de Paul Schrader (1979)

Lors d'un voyage avec ses camarades, Kristen disparaît mystérieusement. Son père Jake fait rapidement appel à un détective devant le peu de moyens mis en place par la police locale. Ce même détective montre peu de temps après à Jake un film érotico-porno avec sa fille comme actrice principale.

Voilà le pitch, qui me fait saliver d'avance. Et c'est sans réelle surprise que le scénariste de cette oeuvre n'est autre que Paul Schrader (Taxi Driver, Raging Bull) Les similitudes avec Taxi Driver sont d'ailleurs nombreuses. George C. Scott ne fait cependant pas oublier l'une des meilleurs prestations de Robert de Niro (la meilleure?), mais il s'en tire tout de même honnêtement.
Schrader met en scène une descente aux enfers d'un individu dans un milieu dont il ignore tout, à savoir la pornographie. Alors, au début c'est gentil et parfois on se surprend à sourire en voyant cet homme calviniste, très pieux, arpenter des sex shops ou bien des tournages de pornos très amateurs. Mais Schrader est sans pitié pour son personnage principal, et le dernier quart d'heure devient angoissant tant les milieux malsains éclairés aux néons aux couleurs criardes nous oppressent voir nous effraient. Ajoutez à cela, le thème principal résonnant en permanence, alertant le spectateur du danger.
Cerise sur le gâteau, une fin pessimiste au possible qui évite tout manichéisme.

Ceci étant, Schrader n'est pas Scorsese. La mise en scène demeure très sobre, sans aucuns éclats de génie. Service minimum donc. Par contre, les jeux de lumières lors des parties nocturnes (et il y en a un paquet), offre au film une esthétique assez surprenante et plutôt réussie.
Malgré un scénario en béton, on regrettera quelques maladresses et un manque de profondeur chez certains protagonistes. La confrontation entre Jake et Kristen est un peu maladroite aussi. Ceci dit le mini happy end légèrement foireux se voit vite éclipsé par une réalité bien plus cauchemardesque qu'il n'y paraît.

Bref, des découvertes dans le genre, j'en veux bien tous les jours!

Créée

le 8 févr. 2013

Critique lue 446 fois

3 j'aime

Tchitchoball

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