Le comble pour Hansel et Gretel : Etre un film pop-corn.

Je ne sais pas si la série éponyme du même nom y est pour quelque chose mais les studios américains ont cette intention originale (!!) d'adapter à l'écran tous les contes des Frères Grimm. L''année dernière, on a eu droit à deux Blanche-Neige. Auparavant encore, on a eu Le Chaperon Rouge (pas la lecture de Perrault) ou Raiponce par Disney. Et dans un futur plus ou moins proche, on parle déjà de la transposition live de Cinderella par Kenneth Branagh (Thor). Malheureusement et jusqu'à présent, mis à part le dessin-animé de Disney, les résultats sont assez accablants et très critiqués par la presse. Alors quand un réalisateur nordique d'une comédie gore décalée sur fond de nazisme (Dead Snow) prend les rênes du projet Hansel and Gretel : Witch Hunter, est-ce qu'on doit s'inquiéter ?

Oui et non. Hansel et Gretel, c'est le film pop-corn par excellence. C'est ultra-calibré, c'est rythmé, c'est badass ! Bref c'est du divertissement comme on est en droit d'attendre de temps en temps. Ça surpasse aisément le niveau de Van Helsing et surtout, c'est complètement assumé. Quand on sait que le réalisateur provient de la comédie horrifique, on devine qu'il a fait ce film en reprenant les codes du film pop-corn (explosions, dialogues badass, scènes sexy...) mais en conservant sa personnalité qui a su l'imposer aux Etats-Unis. Et au final, il nous propose un truc sympa et nous fait passer une bonne soirée.

La relecture du conte est pas aberrante. Il y a même des angles plus travaillés et on découvre un peu plus l'histoire de ces deux enfants qui vont se retrouver malgré eux à affronter des sorcières toute leur vie. Ce n'est pas un simple enchaînement de combat avec des sorcières, ça dépasse le cadre de l'action-movie et ça donne de la consistance au récit. Au-delà du scénario, on a des effets visuels terribles, des chorégraphies de combat rythmées et des explosions plutôt impressionnantes pour un gars dont c'est le premier film à gros budget et gros moyens pyrotechniques. Les maquillages et les décors sont relativement bons et on y croirait presque à ce côté merveilleux qu'on retrouve dans presque tous les récits des Frères Grimm. Presque si Tommy Wirkola ne se permettait pas quelques facilités pour "bourriner" l'ensemble et j'entend par là qu'on a l'impression que nos deux enfants devenus grands emploient des armes à feu, des arbalètes tellement perfectionnées qu'il manquerait juste un rayon laser ou des sulfateuses (!!!). J'aurais bien aimé une vraie contextualisation avec des armes d'époque même si les arbalètes, couteaux et autres pièges sont au rendez-vous pour mettre fin au règne des sorcières.

Dans un soucis de se mettre un peu plus sur la scène internationale, on a des acteurs tels que Jeremy Renner (Démineurs, Jason Bourne: L'héritage) et Gemma Arterton (Quantum of Solace, Tamara Drewe) qui assurent le boulot tout en cabotinant légèrement. On se surprendra à retrouver une Famke Jansenn en "Queen of Witch", Peter Stormare toujours dans son rôle de bad guy et un petit nouveau Thomas Mann, qu'on a croisé sur Projet X. Preuve que le film cible évidemment les adolescents avant tout. On notera que le côté badass du film est bien présent même si les blagues tombent souvent à plat.

On pourra reprocher au film de ne jamais aller plus loin que le simple divertissement du samedi soir. Dans un contexte où les divertissements intelligents et/ou pointilleux se mettent en avant (la trilogie Batman, Skyfall, Avengers en ode jubilatoire à tous les fans de Marvel ...) , retrouver un film d'un genre aussi simpliste entre tous ces monstres sortis récemment fait peine à voir. Il y avait matière à proposer un peu plus dans l'élaboration de la mise en scène : Trop sage, trop vu, pas assez originale. C'est le schéma standard qui correspond parfaitement aux attentes des studios et aux attentes minimales d'un public qui veut voir le simple film bourrin pour lequel ils ont payé. Mais il faut savoir que les succès surprises d'Inception et Looper montrent que le public a besoin d'épanouissement, de surprise et surtout d'originalité.

Malgré tout pour le dernier point technique, la 3D est relativement bien fichu. Certaines séquences sont bien adaptées et la perspective se ressent grandement. Très étonnant pour un film dont je n'en attendais pas spécialement le potentiel 3D.

Finalement, Hansel et Gretel répond aux attentes contrairement aux dernières adaptations des Frères Grimm. Il n'est ni plus, ni moins, qu'un agréable "pop-corn movie" qui se savoure le temps d'une soirée et qu'on oublie aussitôt. Il y avait matière à le faire rentrer dans le cercle des divertissements surprises façon Kick-Ass mais là le contrat est juste rempli, sans objectifs secondaires.

Fun mais dispensable.
Softon
6
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 20ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer (2013)

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le 6 févr. 2013

Modifiée

le 7 févr. 2013

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Kévin List

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