Heureusement que c'est fini. Mais quelle purge, pour conclure une saga culte comme Halloween... On vous conseille d'apporter avec vous un bon bouquin, pour patienter la première heure de ce Halloween Ends où il ne se passe absolument rien. On est resté les bras ballants, attendant que la bluette entre le bad boy blessé intérieurement et la jeune innocente, digne d'un After de seconde zone, prenne fin (on s'est trompé de salle, ou bien ?). Bon nombre de spectateurs n'ont pas eu cette patience et sont partis, petits veinards, tandis qu'agacé sur notre siège on se demandait pour la millième fois : Il est où, Michael ?! Où est notre combat épique entre Laurie et Michael, on a payé pour ça, pas pour une romcom mollassonne ! Allez, on mentirait en disant qu'il n'y a rien, car si, il y a bien une tentative de filiation qui s'apparente directement à ce que le Halloween 5 aurait dû être, une transmission du "Mal" comme un virus par simple contact avec Michael (dans la fin du 4 avec la nièce de Michael), mais le 5, malgré ses choix douteux de scénario, avait au moins eu le bon goût de ne pas nous imposer un nouveau tueur en carton. Halloween Ends n'aura pas la même intelligence, et fonce droit dans le

"fils du Mal" ridicule avec ce jeune garçon qui est aussi effrayant qu'un chaton, affublé d'un masque de l'Epouvantail du Magicien d'Oz trouvé chez Joué Club. Il ne fait jamais peur, il n'a aucun charisme, on connaît trop sa "gueule" sous le masque, et le film nous donne finalement raison en le dégageant comme une mouche qui gêne sa vision. Tout ça pour ça.

Qu'on parle à présent des scènes de tuerie, cela va être très rapide : elles sont si mal cadrées qu'on ne voit rien, et la seule qui s'arrête vraiment sur le mort plonge dans un macabre puéril digne d'un nanar absolu (

la langue qui fait sauter le tourne-disque

... Franchement, on n'a pas six ans, les gars... Quelques ricanements incrédules ont percé dans la salle, entre deux soupirs copieux, une ambiance de folie pour cette conclusion qui devait être monumentale pour être à la hauteur du mythe). Aussi, sortez les cotillons, à environ 1h20, le film se rappelle que Michael existe (Hourra !), et entame pépère son final dont le dégommage de gens doit durer environ dix minutes (

deux pour le couple, huit à tout casser pour la bande de jeunes et de la maman

- encore une fois en hors-champs, comme si ce n'était pas "précisément" la raison de notre venue -). Enfin, si votre patience est à toute épreuve (vous avez déjà notre respect), vous pourrez atteindre les dernières minutes qu'il reste pour caser in extremis la lutte finale, celle qu'on pensait être le plat de résistance du scénario de cet opus, et qui ne sert en réalité que de papier-peint pour recouvrir un mur mal bâti. Pour ne rien dévoiler, on dira simplement que l'on regrette amèrement le combat bien plus "Ends" (pour le coup) de l'opus-anniversaire "Halloween, 20 ans après" qui, même s'il possède ses défauts, avait un milliard de fois plus de gueule que celui qu'on nous propose ici. Jusqu'au bout, on sera resté les bras ballants devant un film aux choix incompréhensibles, qui nous fait poireauter plus d'une heure (vous pouvez aller aux WC, vous ne raterez rien) en compagnie d'un tueur au couteau à bout rond, avant de se rappeler que le principe de cet opus est d'en finir avec Michael (ah oui, Michael... On se disait bien qu'il manquait quelqu'un, attendez, on va le chercher), avec une Curtis qui semble s'ennuyer pas mal aussi, puis se lance enfin en nous proposant des morts filmées n'importe comment, et un final tellement fade qu'on a l'impression que c'est une vaste blague... Si seulement. Un film qui finira au broyeur, pour qu'on puisse jeter des confettis la prochaine fois que les scénaristes se rappellent que Michael existe, avant le générique de fin si possible.

Aude_L
3
Écrit par

Créée

le 18 oct. 2022

Modifiée

le 18 oct. 2022

Critique lue 282 fois

14 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 282 fois

14

D'autres avis sur Halloween Ends

Halloween Ends
Star-Lord09
6

Quelque chose de Stephen King...

Lorsque le profil de Laurie Strode découpe le visage de Corey dans un gros plan serré, David Gordon Green rejoue en miroir l'affiche du Halloween de 2018. L'héroïne est clairement la moitié de son...

le 13 oct. 2022

27 j'aime

68

Halloween Ends
RedArrow
6

The Shape of Evil

Avec son tueur à nouveau en goguette à Haddonfield quarante ans après ses forfaits, les conséquences traumatiques de la fameuse nuit d'Halloween 1978 sur le clan Strode, à jamais marqué par...

le 12 oct. 2022

20 j'aime

5

Halloween Ends
micktaylor78
7

La circulation du Mal

Que cela soit pleinement justifié ou du fait d’une simple nostalgie déplacée pour un cinéma à l’ancienne, le reproche du manque de conscience politique dans le cinéma de genre contemporain revient...

le 13 oct. 2022

20 j'aime

41

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

48 j'aime

Bob Marley: One Love
Aude_L
5

Pétard...mouillé.

Kingsley Ben-Adir est flamboyant dans le rôle du jeune lion Bob Marley, âme vivante (et tournoyante) de ce biopic à l'inverse ultra-sage, policé, et qui ne parle pas beaucoup de la vie du Monsieur...

le 14 févr. 2024

38 j'aime

Mad God
Aude_L
5

Doing doing doing doing...

Mad God est une expérience, et ce n'est pas parce qu'on ne l'a subjectivement pas appréciée, qu'on ne vous recommande pas de la vivre. Au mieux, vous serez subjugué par ce mélange de sadisme assumé,...

le 8 avr. 2023

35 j'aime