Grosse sensation de cette année, qui est clairement présenté comme le meilleur film jamais réalisé sur l'espace selon James Cameron et qui est globalement encensé par la critique, Gravity est il à la hauteur de sa réputation ? Et bien clairement oui. 7 ans après son chef d'oeuvre d'anticipation qu'était Les fils de l'homme, Alfonso Cuarón réitère l'exploit avec cette fois-ci un survival SF qui nous fait traversé une multitudes d'émotion, de l’émerveillement à l'angoisse. Le scénario pour commencer part d'un postulat simple mais celui-ci est tentaculaire et va toucher à quasiment tout les thèmes universelles que ce soit la mort, la vie, le deuil ou encore la réincarnation. Le film s'intéressera d'ailleurs plus aux liens qui unis qu'aux différences et fait ainsi une belle thèse sur l'acceptation de la condition humaine et de la fragilité de la vie. Le personnage féminin est en cela incroyablement écrit, une figure maternelle à la fois forte et fragile qui est construit tout en nuance ( que ce soit la découverte de son traumatisme ou son discours final tout est fait en finesse ). Oscillant constamment entre pulsion de vie et pulsion de mort elle a besoin des autres mais aussi de lâcher prise sur ses attaches pour s'en sortir et tous ceci est symbolisé par les nombreux cordages qui la relie soit à son partenaire soit à la vie, en soit la scène ou elle est en position fœtal avec une corde qui symbolise le cordon ombilical est juste et touchant, un des plus beaux plans du film. D'ailleurs les plans somptueux le film n'en manque pas et Cuarón est incontestablement un réalisateur passionnant et prodigieux. Sa réalisation est impeccable avec une 3D splendide et sa mise en scène est ingénieuses, brillante et anxiogène. Il est d'ailleurs bluffant de voir avec quelle maîtrise il arrive à conjuguer acrophobie et claustrophobie au sein d'une même séquence. Sa technique est irréprochable ainsi que le magistrale travail sur le son et il s'impose encore une fois comme un maître du plan séquence, les étirant à l’extrême sans aucune fausse note, enchaînant les moments d'anthologie sur moments d'anthologie ( La destruction de la navette et de la station ainsi que le final sur Terre plein de symbolique ou elle doit réapprendre à marcher comme si elle venait de renaître ). Malheureusement dans toute cette perfection une scène est selon moi malvenu car elle n'a d'utilité que d'apporté une tension supplémentaire qui était dispensable ( l'incendie dans la station ) et il y a quelques clichés mais rien de dommageable devant tant d'excellence. Le casting est irréprochable George Clooney apporte légèreté et humour au récit avec beaucoup de classe et Sandra Bullock signe ici son meilleur rôle à des années lumières de ce qu'elle a l'habitude de faire et elle porte le film sur ces épaules. Une performance bluffante que je n'attendais pas et que j'espère oscarisable. En conclusion Gravity est une expérience sensorielle rare pour ne pas dire unique qui se permet même d'égaler techniqument l'oeuvre de Kubrick, un chef d'oeuvre de l'instant qui malheureusement risque de perdre tout saveur au deuxième visionnage hors salle de cinéma mais cela n'entache en rien ce qui s'impose comme mon coup de cœur de l'année.

Créée

le 8 août 2014

Critique lue 261 fois

3 j'aime

Flaw 70

Écrit par

Critique lue 261 fois

3

D'autres avis sur Gravity

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Gravity
Strangelove
8

"Le tournage dans l'espace a-t-il été compliqué ?"

Telle est la question posée par un journaliste mexicain à Alfonso Cuarón lors d'une conférence de presse à propos de son dernier film Gravity. Question légitime tant Cuarón a atteint un niveau de...

le 23 oct. 2013

235 j'aime

44

Gravity
SanFelice
5

L'ultime front tiède

Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...

le 2 janv. 2014

218 j'aime

20

Du même critique

Glass
Frédéric_Perrinot
6

Une bête fragile

Alors en plein renaissance artistique, M. Night Shyamalan avait surpris son monde en 2017 lorsque sort Split et nous laisse la surprise de découvrir lors d'une scène en début du générique de fin...

le 22 janv. 2019

66 j'aime

6

Ça
Frédéric_Perrinot
7

Stand by me

It est probablement un des plus gros succès et une des œuvres les plus connues de Stephen King, et il est presque étrange d’avoir attendu aussi longtemps avant d’avoir eu une vraie adaptation...

le 22 sept. 2017

63 j'aime

1

A Cure for Life
Frédéric_Perrinot
8

BioShock (Spoilers)

Après une décennie à avoir baigné dans les blockbusters de studio, Gore Verbinski tente de se ressourcer avec son dernier film, faisant même de cela la base de son A Cure for Wellness. On ne peut...

le 17 févr. 2017

58 j'aime

3