Putain, ça c'est une vrai journée de merde ...

L'année est passée tranquillement sans que je voie Gravity, le nouveau bébé d'Alphonso Cuaron, ce putain de réalisateur qui a pourtant eu beaucoup de mal à me convaincre sur ses précédents films (oui, oui, même "le fils de l'Homme").
Et Gravity, je ne le sentais pas.
Sûrement un beau spectacle mais un spectacle en 3D et moi, la 3D, je l'emmerde, je la conchie force 5.
ça me pète les yeux, ça assombrie le film et je ne paie pas ma place au cinéma pour voir des trucs me foncer sur la gueule.
Alors bien sûr, je concède à Cuaron de ne pas être le dernier tâcheron d'Hollywood qui rajoute sa 3D en post-prod et je comprends l'approche du gars mais je n'avais pas vraiment envie de voir ça.

Le soucis , c'est que j'ai une fille et que celle-ci a des amis qui ont vu Gravity , qui ont trouvé ça grave cool et que franchement il faut trop que tu le voies parceque c'est de la balle de balle.
Et donc voilà que j'ai le droit à des "Papa, Victor il m'a dit que c'est trop bien Gravity" " Papa, il faudrait qu'on le voit","Papa , il est en VOD , c’est le bon moment ..."

Et voilà comment on se retrouve à regarder un film pour faire plaisir à sa fille.
Et en 2D alors que j'étais persuadé qu'il perdrait 90% de son charme sans cette branlette technologique.

Pourtant, j'e ressors assez charmé.
Les images sont belles et dès les premiers plans, on est aspiré par leur beauté unique.
C'est simple, on a l'impression d'être aux côtés de Sandra Bullock et Geogre Clooney en mode flottaison dans l'espace.
L'ambiance y est merveilleusement retranscrite que ça soit par les images ou le son (ou le "non son" plus précisément)
Alors forcement, en voyant les débris voler par-ci, par-là, en regardant la scène de l'explosion du satellite, on regrette un peu les lunettes qui te font passé pour un Michel Polnareff du pauvre mais le spectacle est si saisissant qu'on oublie vite ce "détail".

Et surtout parce que Gravity, c'e n'est pas que ça. C'est aussi son personnage, interprétée par Sandra Bullock et sa de quête de rédemption.
Attachante dans sa survie (et la pauvre, elle en bave), elle va petit à petit se reconstruire
Au fond, sur Terre, elle était déjà morte à l'intérieure et c'est en approchant la mort dans l'espace qu'elle va apprendre à revivre.
Certains crieront sûrement au pathos et c'est vrai que par moment (surtout la scène finale, en fait), on en est pas loin mais c'est une facette du personnage qu'on ne peut pas ignorer. C'est sa vie passée qui la caractérise et qui explique certaines de ses réactions durant le film.
C'est aussi pour moi un des apports qui fait que "Gravity" est plus qu'un film catastrophe et qu'il a des moments de grâce voire de pure poésie.

Alors bien sûr, on ne peut pas ignorer l'importance du côté "grand spectacle" de l'objet.
C'est aussi ça ( et sa courte durée) qui fait qu'on ne voit pas le temps passé et qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde ( alors qu'il y a un côté un peu répétitif dans les "malheurs de Sandra")
Gravity ne sera sans doute pas le scénario de l'année 2013 mais il n'en reste pas moins un très bon blockbuster (bien supérieur à une grande majorité de ce genre de production) .

Plus qu'un film catastrophe, c'est le film de la renaissance d'une mère qui avait depuis bien longtemps perdu goût à la vie.
Ha et franchement même sans la 3D , ça le fait.