Houston, je le sent bien ce film !

Un voyage dans l'espace est trop cher pour vous ? Pas de problème, allez voir Gravity à la place !
Sans mentir vous risquez fort de vous prendre, comme moi, une grande claque.

On a l'impression d'y être, et ce n'est pas que grâce à la 3D, qui est d'ailleurs omniprésente et très élaborée dans ce film. Pour vous dire j'ai même cru à un moment que des débris venaient vraiment vers moi, instinctivement j'ai fait un sursaut avant de me rendre compte que ce n'était pas réel.

On est scotchés du début à la fin ! On retient son souffle, on suit le film au bout de chaque respiration haletante de Ryan Stone (oui oui c'est une femme ! Et oui que voulez vous, son père voulait un garçon...). Les plans et prises de vues sont tout à fait suggestifs et efficaces; ils nous font croire tantôt que l'on est un des coéquipier de Ryan, tantôt que l'on est Ryan (version Blair Witch mais sans en faire trop). Les dialogues sont aussi soignés, heureusement parce qu'ils ont une place prépondérante vu que l'histoire se déroule dans l'espace.

L'esthétique est époustouflante. La Terre en toile de fond - somptueuse - dont on admire toute la beauté avec une qualité d'image sensationnelle, même en 3D. Les premières images du film lui sont justement consacrées, c'est un bel hommage à notre magnifique planète.

Pour rentrer dans le fond de l'histoire sans trop spoiler, l'histoire est celle d'astronautes qui partent à la dérive après qu'une pluie de débris se soient abattus ( vraiment violemment il faut dire ) sur leur station spatiale. Sandra Bullock - magnifique comme toujours - nous présente la lutte d'une femme qui veut survivre à tout prix, jusqu'au bout, même à bout de souffle, coûte que coûte elle doit rentrer sur Terre pour survivre, elle y va, elle nous entraîne avec elle.

J'ai remarqué deux ou trois petites choses, références intéressantes qui m'ont frappé. Ou alors je délire, j'ai trop cru que je respirait du CO2 comme Ryan... En tout cas je vous livre mes réflexions quand même maintenant que j'y suis !

Premièrement la métaphore entre:
- Le choc de la destruction de la station, la dérive, la perte d'espoir puis le choix de tout faire pour rentrer
- Et la femme qui a perdu son enfant, qui perd tout espoir et se laisse mourir, puis reprend conscience et tente d'avancer, de réessayer.

Deuxièmement, en lien avec cet idée d'enfant qu'elle a perdu, l'idée au contraire d'un enfant qui naît, ou renaît plutôt. Je m'explique;
- D'abord la gestation : Quand Ryan arrive enfin à la station spatiale internationale à bout de souffle, elle retire sa combinaison et là on a un plan assez frappant où on la voit en position fœtale - comme un bébé dans le ventre de sa mère si vous préférez - comme si Ryan était un fœtus bien au chaud enfin à l'intérieur du ventre rassurant de la station, en sécurité, avec derrière la lumière chaleureuse du soleil qui l'enveloppe. J'ai trouvé cette prise de vue vraiment sublime.

- Ensuite la naissance: Quand Ryan atterri finalement sur la Terre, elle atterri par chance dans l'eau. Et là elle s'extirpe de la capsule avec un peu de mal étant donné que l'eau s'engouffre dedans très vite l'empêchant de sortir et finalement elle arrive à sortir et revenir à la surface. Je n'ai pas pu m’empêcher de penser à la naissance, le fait qu'elle arrive à sortir de là avec du mal, avec douleur ( un accouchement n'est pas toujours une partie de plaisir !) puis le premier souffle comme le premier cri du bébé qui montre que tout va bien.

- Enfin les premiers mois de la vie ( du reste de sa vie devrais-je dire): Après cet atterrissage elle arrive tout doucement au rivage et là - je suppose comme elle a été plusieurs jours en apesanteur et elle doit aussi être épuisée - elle peine à se relever et à marcher. Non sans mal elle se lève et marche, elle marche vers son avenir comme un bébé qui fait ses premiers pas.

Troisièmement, la référence aux 4 éléments est présente du début à la fin, Alfonso Cuaron nous les rappel, en second hommage à leur créatrice la Terre bien sûr;
- le feu: On voit la station et sa navette s'enflammer complètement.
- l'eau: elle atterri dans l'eau, sa capsule se glace.
- l'air: le manque d'oxygène, le CO2 qui lui fait tourner la tête.
- la terre: le sable qu'elle serre entre ses doigts quand elle atterri...

Mais je reconnait que pour certain ce symbolisme peut paraître pesant aussi et ajoute un peu plus à l'atmosphère de claustrophobie étouffante recherchée. C'est aussi ce qui est intéressant je trouve ce décalage entre vide intersidéral et cette impression d'être nous même étouffé dans la combinaison de cosmonaute. Après chacun son opinion.

Hormis ces différentes considérations, je recommande vraiment ce film qui est une vraie claque à tout point de vue, il est très élaboré et nous tient en haleine et nous captive dès le début. Contrairement à ce que certains pourraient dire dur genre "c'est dans l'espace il se passe rien", j'ai envie de dire non c'est faux on ne s'ennui pas une minute ! Et même sans 3D c'est vraiment un des meilleurs films de cette année.
Fanny_Serra
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le 26 nov. 2013

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Fanny Serra

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