Mhh... ...Rah non, tant pis, ça mérite trop d'éloges pour bouder son plaisir. Je me demandais pourquoi tout ce foin, et puis j'ai compris. J'ai pris l'illumination divine en pleine poire, comme tout le monde.


Pour sure, quand on mate quelques docus sur Arte on aime bien étaler sa kikoo-science sur le vide intersidéral et son silence assourdissant (très peu d'oeuvres ont les CoJoNeS d'exploiter ce silence, Firefly/Serenity de mÔsieur Whedon en était jusque là l'exemple le plus maîtrisé) ...même si Ridley Scott en a aussi pondu l'une des accroches filmesques les plus célèbres de tous les temps.
Dans l'Espace, personne ne vous entend blabla t'as compris ?


Gravity c'est un film catastrophe en huit-clos (mais dans l'espace) - (mais en huit-clos) (enfin non mais oui...). Bref, des astronautes, la navette fait boum et ils doivent esquiver la Faucheuse. Et tout ce que vous entendrez durant 1H30, c'est ce que l'héroïne entend. Rien d'autre. Au cas où vous relâcheriez la tension quelques secondes HOP une petite scène en vue subjective pour vous faire dire Meeeeeerde l'espace ça craiiint en fait maman je veux rentreeeer !!1!
Que dire de cette caméra qui suscite tant de curiosité ? Vivante, libre, incroyable. Cuaron est le dieu du plan-séquence, c'est mort et enterré pour les autres. Un an de retard pour sortir la pellicule, tu penses ! Hollywood s'est prise une leçon de cinéma comme elle n'en avait pas connu depuis bien longtemps, car il s'agit bien là d'innovation technique. Sans compter que lui, quand il exploite des gadgets ce ne sont plus des gadgets. Outre sa caméra magique, il nous montre qu'il n'y a pas qu'Avatar qui sublime véridiquement la 3D. Oui, c'est uniquement le second film pour lequel je trouve ces fichues lunettes en plastique indispensables.


Bon, pour les prestations, beaucoup critiquent Sandra Bullock. Moi je l'ai toujours trouvée douée et je vais pas changer d'avis maintenant. Pourquoi on parle jamais de Clooney ? Parce que lui, dans le genre monoexpressif il tient le bon bout non ? Cela dit, difficile de le bouder maintenant tant ce rôle lui sied à merveille. Et ses répliques comiques apportent un running gag salvateur pour le palpitant des gens les plus sensibles à une immersion très étouffante.


Alors certes y'a une histoire. La survie, la révélation dans le deuil, tout cela imagé plusieurs fois par une (re)naissance salvatrice de Ryan. Une première fois en arrivant dans la station Russe, repliée tel un foetus en plénitude, une seconde fois dans la capsule de survie finale d'où elle s'extrait du liquide amniotique afin de respirer comme pour la première fois.
Mais pour moi le message est plus détaché que ça du psychisme humain. C'est plus à propos de remettre les choses à leur place : oui la SF a rendu l'Espace hyper attractif, et y'a Virgin qui vend des billets pour aller faire mumuse en orbite. Tout cela est accessible, on le touche du doigt... Mais l'Espace, c'est fondamentalement la non-vie. Et ce film, c'est la vie sur un fil, suspendue à un attirail qui vous garanti tout juste le voyage-aller.
Le vide dans toute sa vérité.
Et donc pour des raisons pratiques (l'excuse convenue de toujours), personne ne ramasse jamais ses merdes . Alors il faut bien que, de temps en temps, ça nous retombe sur le coin du baigneur ! Si vous avez déjà vu des images de la déchetterie qui nous sert d'orbite spatiale, vous vous demanderez pourquoi ce genre d'incident n'arrive pas plus souvent. Bon là, c'est les Ruskofs qui ont un peu déconné avec le gros bouton rouge, ça faisait longtemps tiens.


Gniii alors est-ce que je mets 10/10 ou bien est-ce que je mets 9/10... Parce que j'aurais bien vu une fin plus pessimiste que ça finalement... Non pas que voir cette nana sauter de station en station ait l'air facile, très loin de là (quoique, sacré bon timing, un peu gros). Seulement j'avais l'impression que l'intérêt du film n'était pas dans la survie de ses protagonistes. Même si j'aime les fins bisounours, avec cette musique planante, je voyais plutôt une lutte vaine contre le divin. D'ailleurs l'héroïne elle-même le dit dans l'effort final "que je m'en sorte ou pas, ça va être super...".

JulieFtis
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 31 oct. 2013

Critique lue 403 fois

5 j'aime

JulieFtis

Écrit par

Critique lue 403 fois

5

D'autres avis sur Gravity

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Gravity
Strangelove
8

"Le tournage dans l'espace a-t-il été compliqué ?"

Telle est la question posée par un journaliste mexicain à Alfonso Cuarón lors d'une conférence de presse à propos de son dernier film Gravity. Question légitime tant Cuarón a atteint un niveau de...

le 23 oct. 2013

235 j'aime

44

Gravity
SanFelice
5

L'ultime front tiède

Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...

le 2 janv. 2014

218 j'aime

20

Du même critique

Hero Corp
JulieFtis
3

C'est un peu de la camelote...

Quand on porte le même nom qu'un génial touche-à-tout connu pour avoir largement élevé le niveau de la production made in camember, on ne peut échapper à la comparaison. Et si Simon Astier était...

le 6 janv. 2014

20 j'aime

Breaking Bad
JulieFtis
4

Merci pour le bad trip...

Tout le monde adore, ça doit être bien. Et tant pis si je suis moyennement fan du synopsis, si justement ce n'est pas mon style de séries j'en serais d'autant plus agréablement surprise. ...4 saisons...

le 26 août 2013

20 j'aime

86

Salem
JulieFtis
5

Le sherif a les dents longues.

Stephen King m'a initiée à la lecture lorsque j'étais adolescente, et je ne lisais que ça. Je garde un excellent souvenir (peut-être erroné ?) de "Charlie" notamment. Aussi quand j'ai voulu me...

le 2 oct. 2013

10 j'aime

3