Alors le voilà cet ovni, ce missile, cette fusée cinématographique dont tout le monde parle.
L'essentiel est bien sûr de se demander vers quelle destination elle se dirige.

Manifestement, nulle part. Ou droit dans le mur, c'est au choix. Cette réalisation est aussi vide que l'espace qu'elle représente.
Sa seule étoile? L'aspect esthétique maîtrisé.
En veux-tu en voilà des plans de caméra vertigineux, des stations spatiales plus vraies que nature et des vues imprenables sur notre chère planète bleue. La 3D en jette bien aussi. Le spectateur frôle les cosmonautes, se mange les débris des satellites et j'en passe.

En dehors de ça, c'est creux comme un cratère.
"Être soumis aux lois de la gravité peut s'avérer périlleux" voilà ce que le réalisateur communique. Et encore, là, je suis sympa, je vous le traduit avec un peu de recherche. Ce qui ne correspond pas du tout à la mise en scène de cette merde. Redondante, elle se compose grosso-modo de deux séquences répétées pendant une heure et demie : une calme et une brutale. Aucune transition entre les deux, ça va de soi.

J'étais hilare face à tant de grossièreté. Tu sens bien que t'es en face d'un pur produit Hollywoodien. On te sert pour la énième fois l'action saupoudrée de romance. Ça rebondit, ça explose. Ça explose, ça rebondit.
Et ça marche aussi en sens inverse. Ça arrive parce qu'il faut que ça arrive. Vous vous souvenez de tous ces films avec une réplique genre "Il faut que tu t'en sortes" ou "Vas-y, je vais te ralentir!"? Bah voilà. La musique grandiloquente et clichée, achève le travail d'imitation.

Bon vu que j'ai ma tenue de Stéphane Guillon, j'en profite pour flinguer un peu les personnages et le casting.

La spationaute Ryan est une conne niaise qui se parle à elle-même. Elle se dit que si elle survit, elle aura une putain d'histoire à raconter. Balaise. Elle est censée avoir un QI supérieur à celui d'un haricot vert, mais ça ne l'empêche pas de passer dans un couloir où des câbles crépitent sans se dire qu'ils peuvent déclencher un incendie.

On peut toutefois saluer Sandra Bullock qui maîtrise bien son texte. Normal, il n'y en a pas. Quelques sursauts respiratoires exaspérants, deux phrases d'autobiographie et un peu de vocabulaire scientifique. Basta.
"Moi, ce que j'aime dans l'espace, c'est le silence". Et tu t'es faite chier à faire tout ça? Tu pouvais vivre dans une bibliothèque ou un monastère. Ou tout simplement fermer ta gueule.

Quant à Georges Clooney, il a repris son jeu d'acteur des pubs pour Nescafé. Il est beau gosse dans sa combinaison, prend un ton calme et mesuré pour rassurer/séduire la petite. What else?

Gravity a beau se dérouler en apesanteur, il est foutrement terre-à-terre.
Ça reste en surface.
Ça ne décolle jamais.
JulianDesjardin
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le 29 oct. 2013

Modifiée

le 29 oct. 2013

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