Sorti au cinéma ce 23 octobre 2013, notre cher Gravity semble tomber tout droit du ciel. On tient le succès de ce long-métrage époustouflant à Alfonso Cuaron, qui a su véritablement toucher les nuages. Marre de mes jeux de mots relous ? Allez, je vous emmène vers l’infini… et l’au-delà !
Rien que de lire le résumé, on en a des palpitations : Ryan Stone, brillante chercheuse, accompagne Môsieur Nescafé aka Kowalsky pour une petite virée dans l’espace. Pour elle, c’est la première fois (bravo, tu n’as pas vomi dans ton casque) tandis que pour Clooney, il s’agit d’une promenade de routine. Le film commence donc dans un esprit « bon enfant », les deux astronautes bidouillant des machins et dévissant des trucs, trucs qu’on voit agréablement bondir vers notre champ de vision. Pour le coup, les enfants, la 3D est tellement bien faite que j’ai cru que j’allais toucher du doigt cette foutue vis.
MAIS (forcément) ça ne se passe pas comme prévu ; sachez que l’accident qui va suivre est très répandu lors des sorties dans l’espace : en effet, des millions de débris provenant de navettes, capsules et autres gravitent autour de notre planète et avec la vitesse, les déchets sont des catastrophes ambulantes : ça s’appelle le Syndrome de Kessler. Voilà t’as appris un truc aujourd’hui. C’est ce qui se passe dans Gravity : leur navette se fait percuter par des débris volants et résultat : elle explose ! Une scène intense qui fait froid dans le dos. Personnellement, je me suis mis à la place de Sandra (oui, je la tutoie) pendant tout le film.
Ils (Kowalsky & Stone) se retrouvent seuls, attachés à rien, dans l’espace. A RIEN. Ils sont tous seuls bourdel. Déjà, cette affirmation a eu le don de blower my mind. Par la suite, les deux astronautes essaient de rejoindre une autre navette, et là s’arrête la narration du film, parce qu’après vous allez me haïr de vous avoir spoilés.
Tout ce que je peux dire, c’est que Ryan Stone = Vie de merde. Voilà.
Le film reste perpétuellement sous tension, elle est palpable, les angles de caméra sont originaux, tantôt on a des plans très élargis où on observe la Terre, tantôt on se retrouve collé dans la combi de Bullock a respirer sa buée, et c’est franchement angoissant. La performance d’actrice qu’elle fait là est géniale ; franchement ça change de « The Heat » le film le plus lourdingue du monde. Georgy reste fidèle à lui-même, charmeur même en soutane, ses blagues sont comme des bouffées d’air terrestres sur ce film oppressant. Certes, j’ai trouvé un passage quelque peu gnangnan, et pas obligatoire : mais il fallait bien un défaut, non ?
L’art de Couaronne ne réside pas seulement dans le scénario ni dans le choix des acteurs, mais plutôt dans la technique et les effets visuels. Ce dernier a mis en place un système appelé « Lightbox », une sorte de boîte lumineuse qui simulait la gravité 0. Les acteurs mis à l’intérieur recevaient leurs ordres de jeu et des sons à travers une oreillette, mais sinon ils étaient seuls. Si j’avais été une gamine de 8 ans qui ne connaissait rien au cinéma, j’aurais dit que le film avait été tourné dans l’espace tellement c’est bien fait. Pour l’anecdote, un journaliste mexicain a demandé au réalisateur « si c’était dur de tourner en apesanteur » : il s’est fait gravement berner par le réalisme du film, c’est dire ! En tout cas c’est juste incroyable : les images de la terre, les astronautes au ralenti, la navette, tout est sans aucune fausse note. Et pour preuve : l’équipe du film a eu des documents exclusifs de la NASA pour les aider, les petits malins.
La bande-son est à elle toute seule un chef-d’oeuvre de perfection : angoissante, belle, douce, elle ponctue le film et nos respirations. Réellement, on se sent pris à l’intérieur du film. Le coup de maître d’Alfonso c’est d’avoir réussi un huis-clos dans l’espace. Oxymore ? Ben tiens ! Même Sartre aurait eu des frissons. Gravity est à la fois original, bien réalisé et pas trop long (1h30)… mais pas que.
Car on soupçonne le réalisateur de nous donner des sous-entendus, de mettre des sens cachés, de métaphoriser son film. Apparemment le fait que l’héroïne principale soit une femme, est en rapport avec le lien maternel du personnage féminin et de la Terre, Gaïa. Un lien puissant lui dicte de retourner chez elle. De plus, on apprend dans le film que le docteur Stone a subi une dure épreuve dans sa vie personnelle, ce qui renforce cette idée. La fin est parfaite. Gros trip. Il y a une véritable force philosophique dans Gravity.
Une documentation réussie + des acteurs au top + une bande-son parfaite + des effets visuels amazing = une grosse claque visuelle. Tu aimes t’en prendre une au cinéma ? Gravity ouvre les rétines, scotche la tête, détartre tes tympans et donne à réfléchir. Un film comme on en fait plus !