Le décor est l’ultime moyen de susciter l’engouement populaire. On l’avait déjà remarqué avec les coquilles vides telles que Matrix et Avatar mais cela vient à se confirmer avec Gravity. Même si tes personnages sont vides, que le jeu d’acteur laisse à désirer, que les dialogues ne sont que de longs monologues et qu’il n’y a pas de scénario : on s’en bat les couilles. Ton film se déroule dans l’espace, c’est un chef d’œuvre.

Sandra Bullock est le principal problème du film. Son personnage est totalement vide, on ne sait rien d’elle, elle n’inspire ni sympathie, ni empathie, elle joue mal. Pour ce qui est du scénario, c’est simple : elle est paumée dans l'espace, elle essaie de revenir sur Terre mais à chaque fois elle a un problème. Ce film est un enchainement de péripéties (sa navette prend feu, elle manque d’oxygène, il manque du carburant, sa navette ne prend dans un parachute etc.). Gravity est un survival lambda (donc bas-de-gamme).

Pendant près d’une heure, nous sommes seuls avec Bullock. On assiste, un peu las, à ses aventures et c’est là qu’on se rend compte que le huis-clos est très mal maitrisé. La différence entre les grands maitres et les petits réalisateurs quand ils abordent le huis-clos est que d’un côté nous avons une maitrise, un auditoire captivé, tandis que de l’autre nous avons du vide et de l’ennui. D’une part parce que Cuaron fait du remplissage en ponctuant le film de monologues inintéressants, mais également parce que Clooney nous manque. En 10 minutes, il a réussi à se montrer plus drôle, attachant et charismatique que Bullock en 1 heure. Disparition incompréhensible.

Faire un film dans l’espace reste cependant sympathique, on ne peut pas ôter au film une certaine dimension esthétique, c’est beau. Malgré le fait que l’on se prenne quand même des violents coups de caméra dans la gueule. Au niveau des sonorités, même si le fait d’entendre des « ah…ah… » me fait un peu chier à la longue, je dois reconnaitre que c’est assez fidèle, et que musicalement ça tient également la route.

Encore un film qui mise tout sur sa forme et délaisse totalement le fond, et honnêtement, ça n’en fait pas un chef d’œuvre.
Tibbar
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le 18 nov. 2013

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