La baffe est venue de l'espace : 30.000 km/h, 400 km d'élan, 3000°

Avis sur Gravity

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Une mission de la navette spatiale Explorer est en train de poser un nouvel équipement à Hubble. Il s'agit de la première mission du Dr Ryan Stone et la dernière du Lieutenant Matthew Kowalski, commandant de la mission. La sortie extravéhiculaire va être brutalement annulée par Houston qui signale un énorme nuage de débris issus de la destruction par les Russes d'un de leurs anciens satellites et de la réaction en chaine qui s'ensuit. Stoen et Kowalski seront les seuls survivants du passage du nuage et devront trouver un moyen de redescendre sur Terre, la navette ayant subi des dommages catastrophiques.

Comme je l'espérais, le film est une baffe, une énorme claque, mais pas une de celles que se prenait Minet dans Salut Les Musclés : celle-ci m'a retourné la tête, couché par terre et laissé méditer sur la médiocrité de ma vie. Un peu comme le Dude quand on lui a mis la tête dans ses chiottes et pissé sur son tapis.
La baffe est bien sûr visuelle, avec des plans-séquences exceptionnels, en particulier celui d'ouverture, et je me suis retrouvé plusieurs fois à me demander comment on a pu passer d'un plan hyper large sur un coucher de soleil à un visage plein cadre sans que je m'en rende compte : Cuaron est tout simplement un artiste du travelling, mais il l'avait déjà montré avec Les Fils de l'Homme. La baffe est aussi sonore : un son et une absence de son frappants, correspondant peu ou prou à ce que beaucoup d'amateurs de films spatiaux attendaient depuis 2001 de Kubrick.

Ajouté à tout ça des acteurs très justes : Bullock la joue sobre et Clooney le beau parleur en toute circonstances [SPOILER ALERT] en particulier lors de son retour dans la capsule Soyouz, petit moment où Cuaron s'amuse avec la crédulité du spectateur et où Georges cabotine pour mon plus grand plaisir. [FIN DU SPOIL]

Et last but not least, le film se permet de ne pas être un simple film catastrophe et/ou d'action et s'offre quelques scènes d'introspection et des plans à grosse valeur symbolique (la position foetale, Stone seule devant l'immensité de la Voie Lactée...) On est (aussi) dans un drame, un huis-clos qui a l'avantage de nous en mettre plein les mirettes, Cuaron réussit l'exploit de créer une atmosphère oppressante et confinée dans l'espace, l'endroit le plus ouvert que l'on puisse imaginer.

Point négatif, qui m'empêche du lui mettre un 10, le côté hollywoodien, le personnage à qui tout arrive et trouve la solution au dixième de seconde près, mais je ne lui en veut pas (trop).

Enfin, d'aucun diront que la symbolique du film est légère et facile, qu'il s'agit de philosophie de bas étage, mais au moins c'est du cinéma que je comprends, et c'est tout ce que je lui demande.

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